LE VOTE EST UN DROIT ! C’EST AUSSI UN DEVOIR CIVIQUE …
Heureux enfants gâtés qui pouvons voter librement, sans crainte de fraude, ou en tout cas de fraude massive. C’est un droit obtenu de haute lutte après que la conscience humaine ait intégré le fait que le peuple avait désormais la maturité nécessaire pour l’exercer, c’est-à-dire la capacité de choisir en pleine conscience les gouvernants qui dirigeraient leur pays et contribueraient ainsi à façonner le type de société dans laquelle ils souhaiteraient vivre.
La contrepartie de ce droit de vote, non obligatoire, en tout cas dans notre pays, c’est seulement d’utiliser ce droit et c’est, en ce sens, un devoir civique. Pour ma part, je tiens à ce caractère non obligatoire car l’exercice de ce droit doit justement être l’expression d’une volonté et d’un choix. Chacun est donc libre de laisser à d’autres la possibilité de choisir pour eux. C’est regrettable, selon moi, mais cela fournit un éclairage sur l’état d’esprit des français, si l’on se donne la peine en tout cas de recueillir des éléments d’interprétation appropriés. Car la gamme des explications peut-être variée…
Je suis étonné de constater les forts pourcentages d’abstention qui ponctuent notre vie démocratique car, pour ce qui me concerne, mais je dois être trop impliqué, passionné par l’action publique, il me semble vraiment naturel de marquer ses préférences lors des consultations électorales successives. Et je suis surpris de découvrir, à la lumière des études dont on nous fait part concernant le pourcentage d’indécis, à quel point les français sont incertains de leur choix futur. Indécision que l’on peut comprendre lorsqu’il s’agit de nuances mais plus difficile à expliquer lorsque certains annoncent qu’ils pourraient passer d’un « camp » à l’autre. Certes, en temps normal, on peut rester dubitatif quant à l’offre politique mais à moins d’une semaine du premier tour d’une élection aussi primordiale que l’est l’élection présidentielle, cela laisse un peu perplexe, voire pantois. Oh, douce diversité de la nature humaine, quand tu nous étonnes par tes manifestations.
Ce dont je reste persuadé, c’est que si l’impact de la publication des sondages peut nous influencer, il faut avoir conscience du poids de son vote car rien n’est jamais joué. Et je m’amuse de voir les instituts, accompagnés de leurs poissons pilotes, les journalistes commentateurs, faire désormais une large place au pourcentage de l’indécision. Facile, pour les uns comme pour les autres, d’ouvrir le parapluie à bon compte face à des résultats électoraux qui différeraient des pronostics mille fois répétés.
Eh bien oui, ne nous laissons pas impressionner par cette masse de sondés que l’on cherche d’ailleurs en vain autour de soi, pour choisir selon sa raison, et pourquoi pas, selon son cœur. De manière anecdotique, je ris encore de voir à quel point les médias sont restés amateurs dans le domaine du comptage des participants à une manifestation publique, ou en l’occurrence électorale. A l’heure des photos numériques et des ordinateurs, que l’on ne me fasse pas croire qu’il n’est pas possible d’obtenir un décompte objectif avec une marge d’erreur assez faible, en tout cas acceptable pour se faire une idée précise. En définitive, les sondages donnent une tendance, laquelle peut être contredite dans des proportions plus ou moins importantes, mais ils ne peuvent pas être l’expression démocratique du vote. Le choix est souverain et se fait dans l’isoloir. N’attendez pas le soir du premier tour pour vous en rendre compte.
Alors, votez ! Votez pour qui vous voudrez, mais votez. Surtout qu’un premier tour, comme je l’ai déjà dit, et bien d’autres aussi, est le moment privilégié pour donner libre cours à sa vraie préférence. On ne peut jamais être d’accord avec tout ce que propose un candidat mais on peut sentir des affinités tout de même.
Très sincèrement, et sans vouloir dramatiser, si la période ne vous semble pas assez importante pour vous inciter à voter, c’est qu’effectivement vous êtes las de tout ou que, mais c’est pratiquement la même chose, vous ne faites confiance à aucun des candidats. Et cette abstention en dit long aussi, peut-être, sur l’intensité de votre sentiment d’appartenance à la Nation. Effectivement, je crois que la Nation, c’est comme l’amour, il faut en apporter des preuves régulièrement, voire quotidiennement. Vouloir vivre ensemble dans un pays et choisir la vie que l’on souhaite y mener doit se traduire en acte et pas seulement en pensée. Le vote consacre ce temps fort d’intégration à la Nation, d’assimilation des uns et des autres dans un espace donné, pour une direction voulue et partagée.
Alors, votez par défaut si nécessaire, par élimination, en choisissant celui qui vous parait préférable aux autres ou dont le poids en termes de nombre de suffrages inciterait à considérer que ses idées sont à prendre en compte quoi qu’il arrive dans la suite du débat politique, mais votez !
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 18 avril 2012