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ALLIANCE REPUBLICAINE DE PROGRES

LA LETTRE SECRETE DE NICOLAS SARKOZY

15 Avril 2012 , Rédigé par Patrick CLEMENT

Je me suis procuré la véritable lettre aux français écrite par Nicolas SARKOZY ! (*)

La voici en exclusivité :

« Mes chers compatriotes,

Rappelez-vous ! Voilà cinq ans, vous me faisiez confiance pour vous représenter à la tête de la France. Quel honneur, quelle responsabilité. Je vous avais promis de ne pas vous décevoir. Elu sur une grande promesse de rupture qui a séduit des plus modestes d’entre vous aux plus inquiets sur l’avenir de la France, en matière d’immigration et d’insécurité notamment, vous avez cru en moi pour tout changer.

Le Président que j’étais devenu a trop vite oublié le candidat que j’avais été. Gagner une élection, c’est trouver les idées, les mots qui peuvent permettre d’emporter la victoire. J’ai été entraîné par la dynamique de la campagne et n’ait pas su ensuite traduire cet élan. Sûr de moi, je n’ai pas compris l’importance des symboles en laissant s’organiser une soirée au FOUQUET’S et en acceptant ensuite de me reposer sur le yacht de Vincent BOLLORE. Je pensais simplement incarner une rupture en ce qui concerne le rapport au monde de l’argent pour que les français ne soient plus complexés à cet égard. Mais c’était sans compter le poids des traditions idéologiques qui animent le pays. La rupture serait longue.

Prenant mes partisans à contrepied, je me suis engagé dans une politique d’ouverture qui allait à l’encontre du rejet formulé par ceux-ci envers le poids de la gauche idéologique dans les sphères intellectuelles et médiatiques de la France. Et j’ai ainsi sous-estimé le prix que j’aurais ensuite à payer pour ne rien avoir entrepris afin de faire évoluer les esprits. Seuls quelques auteurs ou journalistes téméraires oseront en francs-tireurs aller affronter le « politiquement correct ». Pourquoi ai-je sous-estimé le travail de fond à engager en la matière ? J’ai sans doute cru que mon action à elle seule suffirait. Quant à l’ouverture, il m’aurait sans doute fallut être plus pédagogue, en tout cas vis-à-vis de mes électeurs. Etait-ce une volonté de couper court au rejet qui aurait pu naître rapidement si j’étais resté exclusivement sur la ligne de ma campagne ou cela correspondait-il plus à un calcul politique pour m’assurer une large majorité ? Je n’ai sans doute pas assez explicité mes intentions qui rompaient pourtant avec mes promesses de rupture… S’ensuivront cinq années de tir de barrage de la part de la plupart des journalistes et un mépris affiché par nos « intellectuels » à mon égard. Et l’amertume de mes soutiens… Je l’ai compris maintenant, ce n’est pas tant l’ouverture qui m’était reprochée que le sentiment d’abandon de ce formidable travail de refondation idéologique que j’avais pourtant promis de mettre en œuvre. Et c’est vrai, j’ai sous-estimé l’ampleur du travail à entreprendre en la matière.

Ensuite, mes déboires sentimentaux ont fait place à un heureux dénouement avec celle qui allait devenir ma femme, Carla BRUNI. Imprudemment, j’ai pensé que les français applaudiraient cet épisode de ma vie qui peut arriver à tout un chacun. C’était sans compter le poids des rancœurs alimentés par les positions partisanes des uns et des autres. Si ma personne suscitait auprès de certains quelques ricanements, la personnalité de mon épouse aura favorisé l’ouverture du robinet des quolibets. Je pensais pourtant que, comparé à mes prédécesseurs, la clarté de cette union l’emporterait sur les états d’âme. J’avais tort. La méchanceté et la jalousie sont des ressorts puissants de la comédie humaine. Comment avais-je pu l’oublier ?

Et pour couronner le tout, il a fallu que la France, et le monde, affrontent la plus grave crise jamais connue depuis la fameuse crise de 1929 aux conséquences avérées pour son cheminement vers la guerre. Avec énergie, je me suis engagé à corps perdu dans cette bataille et toutes celles qui se sont succédées durant ce quinquennat. Je l’ai fait avec mon caractère fonceur, en commettant certainement des erreurs. Ma brutalité vis-à-vis de mon Premier Ministre n’était ainsi pas digne, comme le fait de me moquer de mes prédécesseurs. Le côté crâneur ne correspond guère au sentiment profond des français. Quelle prétention. Certes, j’avais été élu pour insuffler une nouvelle énergie mais, même si je pouvais regretter le peu de résultats obtenus par mes prédécesseurs, un peu d’humilité ne m’aurait pas nuit. Je n’avais pas encore trouvé ma vraie place de Président. Erreur de jeunesse et de tempérament me direz-vous, sauf que les erreurs pour les français restent des erreurs, indélébiles.

Je pourrais brosser le bilan de mon mandat pendant des pages et des pages, en vantant ici mes réussites, en avouant là mes échecs ou mes déceptions. La conduite d’une politique pour un pays comme la France n’est pas chose facile, je le concède aujourd’hui bien volontiers. Mais si vous acceptiez de jeter un regard critique et néanmoins objectif sur le chemin parcouru, vous constateriez de nombreuses avancées, sans cacher pour autant les insuffisances, que ce soit notamment en matière d’options affirmées pour la société à bâtir, et plus particulièrement en matière de sécurité et d’immigration. Bien sûr, dans la tempête, les décisions doivent être prises rapidement, parfois corrigées, parfois amplifiées,… La conduite d’un pays de 65 millions d’habitants n’est pas une sinécure, alors imaginez en période de crise. Et je vais vous y aider. Pensez à votre entourage familial, ou à vos amis, ou à votre travail, trouvez-vous que tout soit facile ? Qu’aucun accroc ne vient jamais perturber la bonne ambiance ? Qu’aucune décision ne prête à discussion ? Bref, imaginez ce que peut-être la vie tumultueuse d’un groupe réduit et vous pourrez entrevoir ce que peut représenter une Nation aussi complexe que l’est la Nation française à mener à bon port.

Certains ne m’aiment pas physiquement. J’en conviens, mais le chef d’Etat doit-il être une gravure de mode ? Certains n’aiment pas ma manière d’être ? Mais au-delà des apparences, n’est-ce pas le résultat accompli qui compte ? Et l’image de certains présidents n’a-t-elle pas dans le passé dissimulé des vérités peu reluisantes ou en tout cas distinctes des apparences. Alors, moi, je suis peut-être « nature » comme on dit -  je préfère dire entier - mais au moins je suis comme je suis et ce que vous voyez, c’est moi, avec mes qualités et mes défauts, mais sans dissimulation.

Si les français sont compliqués, dîtes-vous bien aussi que notre pays recèle de vraies lourdeurs administratives et les freins sont nombreux lorsque le cap fixé ne convient pas à certains matelots qui détiennent une parcelle de pouvoir dans la conduite du navire France. J’ai cru que le fait de fixer un cap suffirait. En fait, tel un voilier, il faut en permanence louvoyer contre le vent pour s’y tenir, et ce n’est jamais gagné, et cela ne va par conséquent jamais aussi vite que ce que l’on aurait espéré.

Comme je l’ai dit, j’ai sous-estimé le pouvoir des médias, porteurs très souvent d’idées contraires aux miennes, et pourtant je pense majoritaires dans le pays. Aucune de mes initiatives pratiquement ne trouvaient grâce à leurs yeux, jusques et y compris lorsque celles-ci étaient portées ou avaient été portées par la gauche. Combien de fois, les médias, après avoir laissé entendre que telle initiative avaient leur faveur, prenaient l’exact contrepied si d’aventure je finissais par adopter cette initiative.

J’ai cru également le pouvoir des intellectuels incapable d’empêcher le mouvement que je souhaitais enclencher. Mais telle une araignée qui tisse sa toile méthodiquement, la critique permanente de toute innovation ou engagement contraire aux habitudes passées ressemblait à un tir de barrage qui finissait par avoir une influence même dans le camp de ceux qui m’avaient pourtant soutenu.

La France est grande mais, comme en matière de sport, elle est capable tout de même de décevoir avant de se relever effectivement lorsque personne n’y croit plus. Ce n’est pas la stabilité qui est sa marque de fabrique. Elle aime brûler ce qu’elle a adoré. Insatisfaite en permanence, elle recherche toujours quelque chose de nouveau qui pourrait lui apporter le bonheur. Ne pourrait-elle pas aspirer à un peu plus de stabilité et s’arrêter de poursuivre des chimères ? Trouver l’espoir dans un effort constant et cohérent.

Je reconnais bien volontiers en avoir rebuté quelques-uns, déçu d’autres,… mais je vous demande de bien considérer la situation. Je n’aspire pas à une confiance par défaut parce que mon concurrent ne vous conviendrait pas. Je vous adjure de bien mesurer les conséquences d’un vote en faveur d’une gauche qui n’a toujours pas su faire sa révolution intellectuelle et comprendre le monde tel qu’il est et non tel qu’on pourrait le rêver. L’alternance est salutaire en démocratie mais seulement si, et seulement si, la proposition alternative offre un espoir de réussite. La négation de la réalité, les promesses de dépenses publiques, le refus d’avoir le courage d’annoncer des économies véritables dans la gouvernance du pays, une conception de la société animée plus par le court terme ou le clientélisme que par la réflexion de fond, tout concourt à faire en sorte que la situation empire. Nous avons tenu dans la tempête mais nous n’en sommes pas sortis. La crise est là, avec ses sursauts violents possibles.

Alors, si vous ne m’aimez pas, ce que je ne vous demande pas, jugez l’offre politique qui est la mienne en votre âme et conscience. Et si vous estimez vraiment que ce n’est pas la voie courageuse à suivre, effectivement ne votez pas pour moi. Mais réfléchissez bien car, même si cela peut paraître alarmiste, c’est un choix pour cinq ans et vous remettez le destin de la France à des gouvernants qui devront faire face à toutes les situations, y compris les plus imprévisibles.

Je vous demande de prendre le recul indispensable pour évaluer mon projet pour la France et soupeser les soutiens qui sont à mes côtés et qui me semblent être des valeurs sûres. Un paramètre peut également vous éclairer même si celui-ci peut vous paraître subjectif et prétentieux. Mais, enfin, ne pouvez-vous pas admettre que les dirigeants du monde entier avec lesquels j’ai eu l’occasion de travailler pendant cinq ans, s’ils ne sont pas tous des admirateurs, ont tous considéré que j’avais l’étoffe d’un homme d’Etat ? Je n’en tire aucune gloire mais, a contrario, je crois tout de même pouvoir dire que la voix de la France a été entendue, et respectée, à défaut d’avoir toujours été suivie certes. Je ne prétends pas être omnipotent et il m’a fallu aussi réviser mes jugements à la lumière des avis exprimés par les autres chefs d’Etat. Dans le concert des Nations, il faut arriver avec des convictions solides mais savoir composer avec celles des autres pour favoriser l’émergence de décisions qui permettent d’avancer en attendant de voir s’il faut infléchir ou non la direction prise collectivement.

Je crois en une société fondée sur la réussite, couplée à une société de solidarité. L’une et l’autre ont partie liée mais l’une ne doit pas contraindre l’autre sans quoi son propre avenir est menacé. Sans la réussite, pas de politique de solidarité possible. Sans la solidarité, pas de cohésion possible, et donc pas de réussite assurée. Il faut trouver le juste équilibre. Je veux permettre à chacun de pouvoir réussir selon ses talents ou ses compétences mais cela ne peut pas aller sans exigence pour que ceux-ci puissent être reconnus à leur vraie valeur. Cela veut dire accepter la diversité des voies en fonction de l’expression des capacités des uns et des autres. Le monde économique doit également être le reflet de cette diversité pour valoriser le succès et accompagner l’échec quand échec il y a. Je crois que l’idéologie a eu son heure de gloire lorsqu’il s’agissait de construire une société nouvelle ; moment d’adolescence bouillonnant justifiant la profusion des idées. Mais ne peut-on pas devenir plus serein après les tentatives diverses que le monde a vécues ? Moins d’enthousiasme débridé au profit d’une vision plus pragmatique pour construire notre avenir. Je sais bien que cela fait moins rêver mais n’est-ce pas là la marque d’une plus grande maturité.

Je vous laisse juge. Vous connaissez mes propositions. Mon projet de société s’est inscrit dans la rupture pour ce qui est de la volonté de le mettre en œuvre avec énergie et hors des sentiers battus, mais répond à une trajectoire classique du mouvement des idées politiques. Je ne cherche pas à vous offrir la lune mais juste à préserver et renforcer votre pays dans un monde en pleine mutation. J’espère votre confiance mais surtout votre soutien demain pour m’aider à avancer tous ensemble sur ce chemin exigeant mais juste. »

(*) La lettre est une œuvre de fiction en fait …

Patrick CLEMENT

Boulogne, le 15 avril 2012

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