LE PETIT COUP DE BLUES DU JOUR… AVANT DE REPARTIR AU « COMBAT » !
Une semaine encore, une semaine seulement, et un sentiment de lassitude me surprend. Est-ce le temps maussade qui envahit notre « univers »… ? Est-ce l’incompréhension face à ce que certains considèrent comme étant le futur choix des français ? Quasi assuré, presque automatique !
Je comprends les ardeurs des uns et des autres dans leur propre camp. C’est sans doute ce qui peut faire croire à François BAYROU qu’il faudrait sortir de ces affrontements. Mais pourtant, ils sont bien le lot de la démocratie même s’ils heurtent notre désir d’entente nationale de tous les français face aux difficultés communes.
Unis face aux catastrophes naturelles, aux épidémies, aux attentats,… ils n’ont pas réussi à se rassembler pour se dresser contre la crise économique qui nous entoure de son voile mortifère. Les uns pensent qu’une autre politique économique est possible et surtout que l’actuel locataire de l’Elysée est indigne de les représenter. Ils sont injustes et excessifs, je crois, et influencés par de nombreuses années d’un travail de sape qu’ont su entretenir de manière très professionnelle la Gauche et ses relais divers et variés ; mais aussi le Front National et ses satellites. Un Front commun !
Je pense qu’ils se bercent d’illusions. A Gauche parce que le retour de bâton serait rude. Plus à droite, parce que leur voie solitaire les conduirait de nouveau à la solitude des certitudes non partagées. J’ai coutume de dire qu’avoir raison seul est satisfaisant intellectuellement mais n’a pas beaucoup de sens politiquement. Il faut convaincre pour emporter l’adhésion.
Comment le faire comprendre ? Nicolas SARKOZY et tous ses soutiens s’y emploient ardemment. Ils sont face à une montagne. Et seule la foi peut déplacer les montagnes, c’est bien connu. Et peut-être aussi, le pouvoir du peuple qui décide démocratiquement de son avenir. Je ne suis pas sûr d’ailleurs que le peuple ait toujours raison, comme l’a affirmé Nicolas SARKOZY dans un entretien diffusé hier soir sur France 2. Le peuple est une entité abstraite qui renvoie à la souveraineté mais le peuple, c’est chacun d’entre nous ; c’est vous, c’est moi. Et vous pouvez vous tromper, comme je peux me tromper. Se tromper en ayant tous les éléments d’information en tête, ou se tromper car les faits sont présentés de manière biaisée ... Tout est possible. Ce que l’on peut dire, encore une fois, c’est que le peuple choisit son destin, en tout cas une majorité de ce peuple, à un moment donné.
C’est l’histoire qui nous dira si les choix opérés étaient les bons ou non, sur le long terme par conséquent. Je l’ai déjà dit, je suis triste de voir que le chemin emprunté depuis plusieurs décennies par mon pays le conduit droit à un risque de dilution. L’objectif est louable mais les moyens et le tempo sont inappropriés. Dilution par conséquent du pays dans sa singularité, au cœur d’une Europe qui l’étreint, l’éteint même, au lieu de le mettre en valeur. Dilution de sa population, qui n’est certes pas idéale mais dont le mode de vie se verra rapidement altéré par des conceptions différentes de la société.
Je sais bien que cela peut paraître décalé mais je crains plus fondamentalement ce regain de spiritualité enflammée qui ne s’appuie pas sur une méditation personnelle mais sur une vague collective alimentée par des rituels rassembleurs, racoleurs, mais réducteurs en même temps. Que la force du Progrès, que seul peut nous apporter la Science, soit avec nous. Non pas le scientisme, mais la science comme gage de vérité, forte de ses avancées dans tous les domaines.
Que soit par-dessus tout finalement préservée la liberté d’expression dans ce qu’elle a de constitutive d’une marche en avant. Que soit écarté l’obscurantisme qui se déguise sournoisement pour venir saper le débat salvateur.
Pour revenir à notre élection présidentielle et à nos deux candidats, ne croyez pas que l’un serait tout noir et l’autre tout blanc. La face sombre et la face lumineuse en quelque sorte. Non, bien sûr. Mais je suis persuadé que la voie proposée pour assurer cette alternance tant attendue par certains ne nous conduira pas vers les succès promis. De quelle preuve je dispose ? Mon intime conviction fondée sur l’analyse des arguments des uns et des autres, mise en perspective des expériences passées et des espoirs conçus pour notre pays. C’est peu, et tant en même temps. C’est mon opinion.
Chacun est convaincu de son bon droit, du meilleur choix possible pour la France. Mais que ceux qui choisiront dimanche se prononcent bien en fonction des deux candidats et des deux programmes portés par ceux-ci, et non en fonction d’inimitiés un peu artificielles tout de même en la matière, ou de calculs politiciens qui devraient rester l’apanage des partis politiques, hélas, et non de citoyens libres et éclairés.
Faîtes votre choix, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les français. Tirez les premiers. Mais ne tuez pas la France.
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 30 avril 2012