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ALLIANCE REPUBLICAINE DE PROGRES

LE MARIAGE : UN HOMME ET UNE FEMME ?

26 Août 2012 , Rédigé par Patrick CLEMENT

Vous trouverez, ci-dessous, et sur le site de l’ARDP, publié le 24 septembre 2011, l’article rédigé par mes soins le 27 juin 2011. Plus d’un an après, et compte tenu du thème qui redevient d’actualité…, j’ai ressenti le besoin de le relire. En fait, et c’est rassurant, ou pas selon certains, ma position n’a pas bougé d’un iota. Je vous laisse la découvrir ou la relire si nécessaire.

Que dire de plus sinon que je souhaiterais, un peu comme le débat précédent sur la fin de vie, que l’on puisse prendre un peu de hauteur et ne pas tomber ici aussi dans une confrontation  artificielle entre conservatisme soit disant étriqué et progressisme accusé d’irréfléchi.

Mon sentiment est là encore (!) de savoir distinguer ce qui relève d’un point de vue individualiste et ce qui exprime une vision globale de la société correspondant aux valeurs de la civilisation auxquelles on adhère collectivement.

Je m’explique. Si l’on part de l’individu, et uniquement de l’individu, tout se défend. Pour mettre un peu de piquant dans ma démonstration, par exemple, en matière d’immigration clandestine, si vous adoptez le point de vue de l’immigré clandestin, vous avez raison de considérer qu’il faut l’aider et le protéger. Il s’agit d’un être humain qui a fui son pays pour trouver de meilleures conditions d’existence et qui mérite notre aide. Certes. Mais si vous ne vous en tenez qu’à cet aspect de la question, vous ignorez la dimension globale du problème. A savoir que ce qui est vrai pour un individu doit être appréhendé à l’échelle du groupe. Ainsi, chaque cas individuel entraîne notre     compassion, notre empathie faut-il dire aujourd’hui, ce que sait mettre en valeur nos médias dans une démarche certes louable, mais la somme de ces cas individuels doit aussi être prise en considération. Ainsi, Michel ROCARD, pour prendre un homme de gauche…, reconnaissait que l’on ne pouvait pas accueillir toute la misère du monde. Voilà le nœud gordien de tout raisonnement. Savoir apprécier la réalité humaine individuelle mais intégrer aussi la dimension globale du problème. Et là, en l’occurrence, on voit bien que si chaque cas d’espèce en matière d’immigration peut nous sensibiliser, il faut aussi savoir ce que cela veut dire en termes d’impact sur notre société lorsque ces cas sont multipliés par cent, mille, … C’est cette double approche, seulement, qui peut et doit nous permettre d’élaborer les bonnes décisions en la matière.

Si j’osais, bien que tout exemple trouve ses limites, je reprendrais la démonstration mathématique qui nous prouve que nous ne pouvons jamais franchir un mètre… En effet, on peut prouver que pour franchir un mètre, il faut d’abord franchir la moitié d’un mètre et ensuite la moitié de la moitié d’un mètre et ainsi de suite. Bref, mathématiquement, vous approcherez du mètre mais vous ne l’atteindrez jamais. Dans la vie, il convient donc de savoir prendre la hauteur nécessaire qui permet de ne pas rester aveuglé par ce que le quotidien peut nous faire croire.

Pour revenir au mariage homosexuel, et à son corollaire, l’adoption d’enfants par des couples homosexuels, je souhaiterais vivement qu’avant toute prise de décision, chacun puisse bien prendre conscience de la portée de son choix.

En effet, il ne s’agit pas seulement de prendre en considération tel ou tel couple d’homosexuels qui peut recueillir notre empathie, ou tel couple ayant adopté ou élevant des enfants, qui peut illustrer la réussite d’une telle démarche, il faut aussi avoir à l’esprit ce que cela signifie en terme global pour la société et la civilisation qui est la nôtre.

Dans un premier temps, en jeune vieux que je suis sans doute, peut-être, je me permettrais de rappeler que le mariage pour les cinquantenaires que nous sommes était considéré comme ringard lorsque nous avions vingt ans par ceux que nous appellerions « les branchés » de nos jours. Alors, juste ce petit rappel pour bien distinguer progrès et mode. Hier, se marier était considéré comme bourgeois et « has been », aujourd’hui cela deviendrait selon certains promoteurs du mariage homosexuel l’alpha et l’oméga permettant de consacrer leur couple. Par ailleurs, j’inciterais les uns et les autres à se reporter au débat sur le PACS puisque, justement, les arguments en faveur du PACS visaient à promouvoir la reconnaissance d’un statut différent du mariage et s’inscrivaient en faux contre toute tentative d’élargir le débat à l’adoption d’enfants. On voit bien qu’il y avait beaucoup de mauvaise foi dans cette affaire manifestement. Raison de plus pour aborder la question dans sa globalité et sans se laisser impressionner par les tendances actuelles et les exemples étrangers. A nous de tracer notre sillon, sans ornière mais en toute autonomie et pleine conscience de ce que nous souhaitons.

Clairement, la reconnaissance du mariage homosexuel a deux ambitions. D’une part, affirmer haut et fort qu’un couple homosexuel est en tout point identique à un couple naturel homme / femme (naturel au sens de la procréation…). D’autre part, ouvrir du coup nécessairement la voie à l’adoption d’enfants puisqu’une fois franchie la première barrière, rien ne pourrait justifier qu’un couple ayant les mêmes droits et considéré par la société de même valeur ne puisse pas avoir les mêmes droits en matière d’adoption des enfants.

Je me concentrerai donc sur cette première partie car, sinon, effectivement, la logique nous entraînerait vers un statut identique en matière de droit à élever des enfants et je ne vois pas ce que nous pourrions trouver à y redire.

Par contre, sans reprendre encore une fois mes arguments développés dans mon précédent article, lisible ci-dessous, la question dans toute sa simplicité mais aussi dans sa grande rigueur revient à se poser finalement la question de savoir si un couple composé d’un homme et d’une femme équivaut à un couple composé d’un homme et d’un homme ou d’une femme et d’une femme. C’est la seule question qui vaille. Chacun comprend bien que de la réponse à cette question correspond finalement une vision différente de l’évolution de notre civilisation et de la conception de l’Homme au sens homo sapiens.

En d’autres termes, considère-t-on que la race humaine se caractérise fondamentalement par la procréation naturelle d’un homme et d’une femme ou considère-t-on, notamment grâce aux progrès de la médecine, que finalement avec la procréation artificielle, il a été prouvé que ce critère perdait de sa force puisque, en définitive, il était possible de satisfaire son désir d’enfants sans recourir à cette relation directe homme / femme.

Voilà la vraie question. Et cela va vraiment très loin. Effectivement, considérons-nous que la nature dans sa réalité première est la source de notre vie et le fondement de notre civilisation ou nous émancipons-nous de cette dimension naturelle pour construire une humanité qui s’exonérerait des règles ainsi fixées par notre état naturel premier.

J’attire vraiment l’attention sur l’importance de ce questionnement essentiel pour notre avenir. En effet, il rejoint clairement la réflexion que nous aurons à mener sur les limites que nous nous fixerons demain pour créer des êtres humains ex nihilo. Et des êtres qui pourraient ne plus relever de ce que l’on qualifie aujourd’hui d’humanité. Alors, pourquoi pas ? Fidèle lecteur de livres d’anticipation lorsque j’étais adolescent, nous savons tous, et encore plus aujourd’hui, que la famille « vivante » peut représenter une classification très vaste allant au-delà du monde vivant connu aujourd’hui, sur le plan humain et animal.

Ne vais-je pas trop loin ? Non, clairement non. Je crois qu’il faut avoir cette ligne d’horizon en perspective pour pouvoir aborder ce débat. Et j’avoue qu’alors, la réponse est bien délicate…

A l’heure actuelle, en dehors de considérations communautaristes, la réponse demeure celle que j’ai déjà formulée. A savoir que le mariage ne devrait correspondre qu’à un couple formé d’un homme et d’une femme. Mais qu’il était légitime aussi de pouvoir proposer un cadre légal venant consacrer l’union d’un homme et d’un homme ou d’une femme et d’une femme. Par contre,  chacun peut comprendre, et surtout les parents, qu’un enfant a besoin d’un père et d’une mère qui sont porteurs l’un et l’autre d’une dimension notamment affective différente. Evidemment, il n’est pas question de contester la possibilité aux couples homosexuels de pouvoir éduquer les enfants issus d’une précédente union mais il conviendrait de ne pas favoriser une situation qui ne répond pas à un schéma plus stable pour l’enfant. Et je n’ignore pas les critiques qui pourraient être formulées ici ou là pour faire valoir le meilleur épanouissement d’un enfant dans tel ou tel cas particulier dans un couple homosexuel par rapport à tel couple classique. Et c’est là que je renvoie les uns et les autres à la nécessité d’avoir une approche globale de la question qui ne se limite pas à des situations individuelles.

Pas facile bien sûr.

Voilà pour cette première partie, je dirais finalement la plus facile. Parce que la seconde, relative à ce que nous entendrons demain comme étant la dimension humaine de la vie, c’est une autre affaire. Chaque chose en son temps mais rien n’interdit de s’y préparer…

Patrick CLEMENT

Boulogne, le 26 août 2012

 

L’HOMOSEXUALITE

Un petit mémo sur un sujet d'actualité à propos duquel la Raison est malmenée !

L'homosexualité est une déviance sexuelle, voilà une évidence naturelle qui doit être la colonne vertébrale de notre pensée en la matière (plus de six milliards d'individus présents et des milliards passés peuvent en témoigner...).

Ensuite, comment réagir devant les comportements homosexuels? S'il s'agit d'une déviance sexuelle, n'étant pas dans un régime communiste, ni dans un régime islamiste ou dans un autre type de dictature, cela relève de comportements privés qui doivent être respectés. En conséquence de quoi, la tolérance à son égard doit être encouragée ce qui ne veut pas dire encourager sa pratique à partir du moment où l'on a conscience qu'il s'agit d'une déviation sexuelle.

Troisième étape : quelle reconnaissance publique de ces comportements privés ? Bien entendu, comme il s'agit d'une déviation sexuelle, il ne s'agit pas de traiter les homosexuels comme l'union des hommes et des femmes qui représentent le fondement de la relation naturelle humaine. Mais notre tolérance face à cette déviance sexuelle dans une société de libertés doit nous amener à reconnaître la réalité de cette forme d'union.

Le débat sur le PACS avait bien montré que les partenaires de même sexe recherchaient une reconnaissance sociale et la possibilité plus officielle d'inscrire légalement leur couple dans le régime des droits mutuels (plus que par un contrat, ce qui leur était déjà possible de faire). Belle avancée qui ne devait évidemment pas (selon ses promoteurs même !) ouvrir la porte à un mariage homosexuel ou à l'adoption d'enfants. En effet, sur ce dernier point, l'éducation des enfants, sauf accident de parcours, se conçoit sur une base Père / Mère. Il est ainsi facile (pour ceux qui ont des enfants) de comprendre que l'enfant a besoin de ses deux parents (Père / Mère) qui incarnent à ses yeux des valeurs différentes et des modes relationnels différents, et parfaitement complémentaires. Donc le PACS était vraiment la solution de tolérance parfaite et témoignait d'une très grande ouverture d'esprit face à cette déviance sexuelle.

Faut-il que cela se passe en Mairie ? Personnellement, je ne le pense pas car il s'agit d'une déviance sexuelle et de la formation d'un couple qui ne représente en rien un couple formé d'un homme et d'une femme, socle du développement de la société humaine et donc de notre civilisation. La reconnaissance publique d’une relation privée Homme / Femme s’appuyait initialement sur le fait que cette union constituait le point de départ de la création, en principe, et naturellement, d’une famille, et qu’il était donc légitime que la société protège cette union génératrice d’enfants qui viendraient assurer la survie, ou le développement, du pays.

Aller plus loin, c'est tout simplement renier ce corpus conceptuel. Donc, le mariage homosexuel est un renoncement à des valeurs de bon sens. Quant à l'adoption par des parents homosexuels, elle relève du même renoncement.

Est-ce trop dur de garder un cap ? Est-ce le progrès que de dire oui à toute proposition d'évolution de nos rapports sociaux ? Je ne le pense pas. Demain, on pourra expliquer tout et son contraire parce que cela se fait ou parce qu'il y a de plus en plus de pratiquants de telle ou telle déviation.

N'est-ce pas notre responsabilité de savoir quel chemin doit emprunter notre civilisation ? La gauche, dans son positionnement individualiste / libertaire adopté voici quarante ans, se fourvoie dans une forme finalement de désagrégation de notre société, sans même le comprendre malheureusement.

Mais pour cela, il faudrait que l'on le lui dise...

 

Patrick CLEMENT

Boulogne, le 27 juin 2011

 

 

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