L’OBJECTIVITE EXISTE-T-ELLE ENCORE EN FRANCE ?
Un vrai sujet de philosophie me direz-vous. Et comme tout citoyen cartésien, qu’est-ce-que l’objectivité, ajouterez-vous ?
Et vous aurez raison. Au risque de vous décevoir, je m’en tiendrai à un constat que je considère comme objectif tout simplement parce que, au-delà des mes convictions personnelles que je ne nie pas, comme tout journaliste qui se respecterait, j’essaye avant tout de regarder les choses comme elles sont. Simpliste ! Oui, peut-être, je ne sais pas ; le recul de l’âge, enfin d’un certain âge.
Quel est l’objet du délit selon moi ? Deux exemples très actuels, la situation politique aux Etats-Unis et le score du Front National dimanche dernier.
Rassurez-vous, je ne vais pas répéter ce que l’on a lu récemment. Je veux simplement faire part d’une opinion divergente. Le régime présidentiel des Etats-Unis permet au Président de se maintenir alors même que la majorité, notamment à la Chambre des représentants, ne lui est plus favorable à la suite d’élections intermédiaires.
Sans me replonger dans mes souvenirs de droit constitutionnel comparé, et cela m’aurait fait plaisir de lire des analyses sur cet aspect des choses, mais peut-être n’ai-je pas tout lu (sûrement), ou bien mal lu (c’est possible aussi), je dois dire que les conséquences des dernières élections n’ont pas été suffisamment interprétées selon moi à l’aune du changement de rapport de force entre les Démocrates et les Républicains.
Pour faire court, en France, dans notre régime parlementaire, nous aurions eu une cohabitation avec la nomination d’un premier ministre de la même couleur politique que celle de l’Assemblée Nationale nouvellement élue. Et autant vous dire que, par expérience désormais, en dehors du domaine réservé du chef de l’Etat, à savoir les affaires étrangères, et de quelques coups politiques possibles, la nouvelle majorité aurait pu engager son programme politique.
Eh bien, aux Etats-Unis, le Président reste en place car il s’agit justement d’un régime présidentiel. Mais, la cohabitation existe cependant. Ainsi, le Président doit composer avec une majorité parlementaire, en l’occurrence une majorité républicaine à la Chambre des représentants, pour tenir compte de la nouvelle volonté démocratiquement exprimée par le peuple.
Alors, quand je constate dans le FIGARO, par exemple, et en fait surtout car je m’appuie en l’occurrence sur ce quotidien, que jamais cette réalité politique n’est prise en compte dans les analyses qui fustigent l’attitude des Républicains, je suis plus que surpris. Bon, j’ai bien compris que la correspondante du FIGARO avait pris fait et cause depuis longtemps pour Barak OBAMA et ne s’encombrait pas de subtilités pour en témoigner. Mais tout de même, un journal tel que celui-là qui accorde toujours une place très importante aux affaires internationales, laisser passer ce manque d’objectivité, cela en dit long sur l’état de lucidité de notre pays.
Mais vous l’aurez compris, c’est avec le score du Front National de dimanche dernier au second tour des élections cantonales de Brignoles que nous avons tiré le gros lot. Reprenant mon quotidien décidément suspect désormais, nous avons eu là aussi des analyses qui se concentraient quasi exclusivement sur des histoires de stratégie politique dont tout le monde, en tout cas les français, se contrefichent. J’en profite pour mettre de côté les éditoriaux qui conservent l’esprit de la ligne éditoriale de ce journal, bien malmenée ensuite par nos journalistes qui camouflent un positionnement de centre gauche par une apparence d’analyse au centre droit. Une mention aussi spéciale pour les pages « opinions » / « idées » qui prennent de la hauteur…
Là encore, le sujet étant toujours le même et m’étant exprimé plusieurs fois dessus, je me contenterai d’un bref rappel.
L’évidence devient évidente. Il ne s’agit pas de stratégie électorale partisane, les français en ont tout simplement marre de voir décennie après décennie leur pays abîmé comme il l’est aujourd’hui, et on les comprend. Plus que les difficultés économiques, dont on peut toujours espérer une amélioration un jour, ils broient du noir car l’avenir leur parait sombre, et bientôt irréversible surtout, et les partis politiques incapables de mesurer les maux qui sont les leurs : immigration envahissante qui modifie le pays qui est le leur… pour combien de temps encore, communautarisme sclérosant contraire à toutes les valeurs de la République française, insécurité renforcée par la loi de la « sanction zéro », l’impuissance de manière générale à traiter les problèmes quotidiens des français,…
Regardez la vérité en face et vous aurez une chance de trouver les solutions. Continuez à vous cacher les yeux et vous foncerez dans le mur. Pour ma part, j’aurais certainement usé de mon bulletin de vote, seul moyen de se faire entendre, et peut-être comprendre, pour faire passer le message.
Gaulliste, je suis, gaulliste je reste. Défendez la France et les français vous suivront, quelle que soit votre étiquette politique.
Alors, écoutez ! Quand je lis ce que je lis, je pense que le message n’a pas été entendu.
Vous avez aimé Brignoles, vous aimerez la suite…
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 16 octobre 2013