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ALLIANCE REPUBLICAINE DE PROGRES

DEMOCRATIE VERSUS MATURITE

12 Avril 2012 , Rédigé par Patrick CLEMENT

La démocratie se mérite ! Elle se conquiert, elle se défend et elle s’entretient. Elle réclame une certaine maturité. Ce n’est pas un jouet, c’est sérieux car il en va de notre avenir.

Il parait que la campagne n’intéresse pas les français. Peut-être ! Mais quels français ? Certains sont réfractaires à tout ce qui concerne la vie politique, voire même tout ce qui relève de la sphère publique. D’autres ne se sentent pas concernés car ils ont le sentiment que leur quotidien ne changera pas quel que soit le candidat élu. On pourrait multiplier les catégories à l’infini, en allant du plus intéressé au moins intéressé. Soit.

En même temps, la course au suffrage ne doit pas être synonyme de spectacle. Rendre attractif le suivi d’une campagne ne veut pas dire forcément tenter d’en faire un événement quotidien. Cela n’exclut pas une certaine stratégie, une certaine mise en scène. Mais certaines choses sérieuses réclament… un peu de sérieux. Rien n’interdit de mettre en valeur donc sans pour autant chercher à travestir la réalité pour étonner à tout prix. Vouloir l’imprévu, c’est parfois courir le risque de trouver l’incongru.

Vous l’avez compris. Le message n’est pas facile. Demandez à un élève de comprendre qu’un professeur austère et/ou exigeant et/ou sévère,… lui sera plus bénéfique qu’un autre sympathique mais laxiste, conciliant,… c’est comme demander à un citoyen d’accepter de choisir un candidat en fonction du bienfondé de ses propositions même si celles-ci, de prime abord, ne sont pas les plus appétissantes au regard de ses intérêts immédiats.

Deux tours, c’est une tentation supplémentaire. Cela fait deux voix ! Donc deux choix possibles… L’un qui permet de manifester une humeur. L’autre qui permet de discerner une préférence. Certains ont leur candidat et s’y tiendront sauf s’il n’est plus au second tour. Tout est à refaire alors, en matière de choix. D’autres n’ont pas de candidat idoine, ou se donnent la possibilité d’en choisir un pour exprimer un sentiment, pour ensuite choisir celui qui aura leur préférence entre les deux rescapés du premier tour. Avec les sondages, la liberté de choix peut devenir un savant calcul. En partant du postulat que les sondages ne se trompent pas… trop.

On peut toujours critiquer mais, finalement, l’échiquier politique est totalement représenté par nos dix candidats. Il est bien sûr possible de regretter que tel ou tel candidat, porteur d’idées jugées non crédibles, soit présent mais c’est le jeu démocratique. Finalement, Charles de gaulle connaissait trop bien les français pour ne pas savoir ce qu’il faisait en optant pour un scrutin à deux tours.

Alors, je trouve que ce premier tour va être très intéressant pour évaluer ce que pensent nos concitoyens. Ceux qui voteront me direz-vous. Oui, mais les autres pouvaient voter donc s’ils ne le font pas, après tout, c’est leur choix et leur abstention, leur retrait, ne modifie pas la perception du positionnement des français et de leurs idées politiques.

C’est vraiment une occasion unique, tous les cinq ans, d’avoir une telle photographie de la pensée politique des français telle qu’elle s’exprime dans sa diversité. Cela doit nous éclairer, les uns et les autres, pour réfléchir à mieux gouverner et à mieux prendre en compte les aspirations de nos concitoyens. Mais aussi, peut-être, quitte à sembler détenir la vérité, à mieux orienter un discours en vue de détourner ceux qui optent pour des propositions peu réalistes, majorité et opposition confondues. Détourner sans forcer, mais par l’explication patiente et récurrente ; une explication de texte au long cours en somme...

Et puisque les médias semblent porter eux-mêmes un regard critique sur l’intérêt de la campagne, je leur propose de faire preuve d’imagination et de créativité pour nous permettre de comparer les programmes des candidats par des présentations pédagogiques, honnêtes et attractives. A chacun son rôle.

Et nous voterons en connaissance de cause, en pleine maturité démocratique.

 

Patrick CLEMENT

Boulogne, le 12 avril 2012

 

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