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ALLIANCE REPUBLICAINE DE PROGRES

« LE VENT SE LEVE, IL FAUT TENTER DE VIVRE »

7 Février 2017 , Rédigé par Patrick CLEMENT

"Le vent se lève, il faut tenter de vivre"; dans le vers de son poème – déjà cité -, « Le cimetière marin », Paul VALERY n’aurait sans doute pas imaginé qu’un jour un candidat à l’élection présidentielle se trouverait dans la position du marin se débattant pour échapper au cimetière médiatique. La bourrasque s’est levée et le marin FILLON a pris la mer pour ne pas subir la chute finale… que lui promettaient nos médias engagés.

Mon fils m’a offert pour Noël (eh oui, c’est le monde à l’envers), la série américaine « House of cards » nous faisant vivre les pérégrinations d’un député américain prêt à tout pour accéder à la présidence des Etats-Unis et conserver ensuite le pouvoir. Une série conçue comme un véritable film et qui se regarde avec un tel engouement qu’il faut se forcer pour ne pas commencer l’épisode suivant à la fin du précédent. Au-delà de la qualité des images, du son, de la mise en scène, des acteurs…, c’est le scénario, avec cette imagination réactivée à chaque minute et ses phrases qui tombent tel un couperet, ciselées au millimètre près, qui marque le spectateur. Ah, si nous pouvions avoir ne serait-ce qu’un film français (pas une série, là il ne faut pas rêver, mais un film) de cette trempe par an, cela me réconcilierait avec le cinéma français. Las…

Nos amis américains étant devenus imbattables dans ce registre de la psychologie humaine, je suggérerai à nos cinéastes français d’imaginer par contre une série dans les coulisses d’une télévision dont le présentateur vedette échafauderait tous les plans pour servir son camp politique. Toute ressemblance avec la réalité étant à proscrire puisque nos médias français baignent tous peu ou prou dans cette atmosphère, y compris lorsque le gros titre de leur première page, appuyé par l’éditorial, tente de faire croire le contraire au lecteur tandis que leurs journalistes jouent leur petite musique personnelle... Cela dit, l’exemple nous venant d’outre-mer comme souvent, j’imagine que le modèle de CNN trouvera en France un terreau fertile pour s’enraciner. « Clinton Net News », telle que la surnommait certains de nos amis américains tant les émissions de CNN sur la course à la Maison-Blanche avaient délaissé toute apparence d’objectivité pour enfourcher l’âne démocrate et se moquer quotidiennement du dragon – oh pardon, de l’éléphant - républicain. L’élection n’a d’ailleurs pas entamé leur bel appétit de militantisme effréné, avec notamment Kate BOLDUAN crevant l’écran, la crinière blonde au vent...

Bon, vous l’avez compris, au-delà de l’évidente main invisible… qui a armé le bras – ou la patte - du Canard enchaîné pour asséner le premier coup, il s’agissait plus du signal attendu pour que la meute lâche ses meilleures bêtes sur la proie toute désignée afin de lui délivrer le coup de grâce. En fait, la vraie surprise pour moi, c’est que François FILLON ait pu être surpris du traitement ainsi infligé par nos camarades journalistes. Mais dans quel monde vivait-il ces dernières années ? Peut-être va-t-il enfin ouvrir les yeux sur ce que voit le citoyen ordinaire dans sa lucarne médiatique depuis des lustres. Un journalisme qui s’est érigé en directeur de pensée, voire de conscience. Cette évidence rabâchée par tant et tant de commentateurs déprimés n’a pas eu l’heur de franchir les murs d’un cénacle manifestement préservé de la fureur médiatique.

Enfin, à tout malheur quelque chose est bon. Tu seras un homme mon Fil…lon ! Oui, aujourd’hui François FILLON a revêtu son armure pour affronter l’adversaire. Peut-être comprendra-t-il mieux la souffrance ressentie par tant et tant de nos compatriotes qui, pour certains, ont trouvé refuge sur les rives du Front National. Mais qui pourrait leur en vouloir quand ils voient ce qu’ils voient, quand ils vivent ce qu’ils vivent ? Et les 144 propositions présentées par Marine LE PEN sont un miroir des attentes de ces français aux abois. Ne les méprisons pas. Cette compassion attendue de la part des français par François FILLON ne peut naître que d’une sensibilité renouvelée à l’égard de la détresse de nos compatriotes. Alors, oui, François, pars sur les routes de France à leur rencontre et écoute ce qu’ils ont à te dire. Tu seras édifié…

En ce jour anniversaire d’un inconnu – votre serviteur ! -, hier, le 6 février, François FILLON a montré lors de sa conférence de presse le visage que l’on attendait de lui depuis longtemps, comme je l’avais signalé dans mon commentaire sur les débats organisés pour les primaires de la Droite et du Centre. Quelles que soient les qualités intellectuelles éminentes de nos énarques et leur contrôle d’eux-mêmes, les français attendaient un leader charismatique et non un professeur tout en retenue. Hier, François FILLON s’est révélé et a montré ce caractère de gagnant, décrié par les pleutres, mais qui sied à un chef d’Etat.

A titre personnel, ses explications m’ont convaincu, sur le fond, et peut-être encore plus, sur la forme. Je respecte son choix de présenter des excuses aux français, c’est sans doute habile, mais j’avoue que selon moi il n’y avait pas d’excuses à formuler. Comme François FILLON l’a répété, cet emploi, ces emplois si on compte ceux de ses enfants, étaient parfaitement légaux. Comme de nombreux parlementaires, de très nombreux parlementaires, il a eu recours à des membres de sa famille pour l’accompagner dans son travail. Pourquoi s’en excuser ? Non, je ne suis pas d’accord, c’est céder au climat délétère créé ces derniers jours par les médias autour de cette histoire. Que notre candidat à l’élection présidentielle propose de réfléchir aux conditions d’évolution de ce statut, à froid et non à chaud sous le coup de l’émotion, soit. Mais pas de précipitation. Et surtout pas d’auto-culpabilité en filigrane en la matière. J’ai moi-même vécu cette situation en travaillant dans une collectivité locale pour un élu qui était député et dont le bureau à l’Assemblée Nationale était occupé, en dehors de lui-même, par son épouse et sa belle-fille. Je peux vous assurer qu’en entrant dans ce bureau, c’est plus l’ambiance de travail qui vous sautait au visage que celle d’une réunion de famille décontractée.

Ce qui m’importe au demeurant, c’est que François FILLON ait acquis aujourd’hui, hier presque je dirais, ce 6 février 2017, la stature d’un véritable homme d’Etat. Il s’est définitivement dévêtu de ce costume de second rôle que d’aucuns l’affublait de manière un peu dédaigneuse. Curieusement, moi qui avait rêvé voici trois ans ou un peu plus peut-être qu’Alain JUPPE devenait président de la République, avant même qu’il ne soit candidat aux primaires et avant même d’ailleurs que l’idée des primaires soit adoptée…, j’avais pourtant privilégié mon soutien à François FILLON car je trouvais qu’Alain JUPPE n’avait pas pris la mesure de l’état de la France, notamment au regard des dégâts causés par le communautarisme sur la cohésion de notre pays. Et, bien que mes offres de service soient restées lettre morte, je me garde de toute tentation d’un quelconque ressentiment à son égard, et je continue de croire que François FILLON est bien l’homme de la situation.

Le vent s’est levé François, vis ton aventure et conduis la France vers la victoire !

Patrick CLEMENT

Boulogne, le 7 février 2017

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