UNE CAMPAGNE ELECTORALE, UN MOMENT DE RENCONTRE PRIVILEGIE AVEC LES FRANCAIS
Qu’il est dur de se projeter dans l’avenir. Qu’il est dur de s’extraire du quotidien et de l’ambiance générale baignée de sondages récurrents et de commentaires complices. Et pourtant, tel un chef d’entreprise qui sait prendre les décisions en s’extrayant des analyses pour faire parler son intime conviction, il faut savoir se demander ce qui fait bouger les lignes en matière électorale.
Je passerai rapidement sur le conformisme ambiant qui anesthésie, à savoir un parti pris qui, selon les chaînes de télévision ou les radios ou les journaux,…, permet de communier tous ensemble sur la même longueur d’onde, en l’occurrence majoritairement hostile à l’Exécutif en place. Cela empêche de voir la réalité des opinions. Dans ce concert, tout de même pas unanime mais partagé, l’opinion publique se laisse bercer et donc endoctriner si l’on peut dire.
Mais qu’est ce qui change avec une campagne électorale ? Tout ! Les langues se délient tout d’abord. Si la politique n’est pas le sujet de prédilection dans les conversations car souvent synonyme de risque de dispute, elle le devient par la force des choses en période électorale ce qui permet une vraie confrontation de points de vue et de remise en cause d’un discours ambiant convenu. Chacun ose alors s’exprimer et faire part de ses expériences personnelles ou de faits rapportés par d’autres.
C’est le moment où le contact direct avec les militants, les sympathisants ou les convaincus fait son œuvre car il franchit les barrières médiatiques, sauf tout le respect que l’on doit au travail quotidien des journalistes. La révolution internet est également désormais passée par là en s’affranchissant également des prismes médiatiques pour porter un message, certes à prendre en compte avec prudence, mais qui émane de la base comme l’on dit. Le quotidien des français s’exprime là plus qu’ailleurs.
Le brassage des idées et l’expression des personnalités des candidats permettent une prise de conscience qui ne pouvait pas intervenir avant. Comme bien souvent dans la vie, c’est au moment du choix que l’on évalue les enjeux et que l’on fixe ses idées, ses préférences.
Notre Vème république, à laquelle je reste profondément attaché, nous propose un scrutin à deux tours qui correspond bien au tempérament français finalement. On choisit au premier tour et on élimine au deuxième tour. Cela permet de figer pour un temps les rapports de force dans leur diversité mais cela conduit ensuite à déterminer ce qui finalement parvient à entraîner notre adhésion, peut-être effectivement parfois un peu par défaut, ou rejet de l’autre candidat arrivé au second tour. Mais n’est-ce pas là la seule solution possible pour satisfaire le caractère frondeur de notre peuple.
Lorsque les esprits auront mûri, selon moi, c'est-à-dire lorsque les visions que l’on peut avoir de l’avenir de notre société se seront rapprochées, on pourrait imaginer l’éclosion d’une troisième force centrale qui permettrait de basculer vers l’un ou l’autre camp. Aujourd’hui, les différences que je constate sont trop grandes. Le centre n’est qu’une tentative de faire croire que l’on peut être ailleurs dans une troisième voie salvatrice. Je crois fondamentalement que les uns et les autres devront se prononcer en fonction de leurs convictions profondes, c'est-à-dire en l’occurrence pour le candidat de gauche ou le candidat de droite pour faire court.
Ce système n’est pas idéal bien entendu mais la démocratie est une voie sinueuse nécessairement, pour aller de l’avant malgré tout.
La campagne va s’engager véritablement maintenant, progressivement. Rien n’est gagné, ni pour les uns, ni pour les autres. Et malgré les déceptions, réelles, de ceux qui avaient porté au pouvoir le président actuel, et l’espoir d’un correctif, sincère, de la part de celui qui pourrait s’exprimer plus librement dans le cadre d’un mandat cette fois-ci non reconductible, les premières salves me poussent vers l’un des deux camps comme vous l’aurez compris. Le premier tour sera-t-il l’occasion d’adresser un avertissement ou d’exprimer le choix d’entrée de jeu de celui qui pourrait incarner la défense de mes idées.
A la campagne électorale d’en décider…
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 13 février 2012