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ALLIANCE REPUBLICAINE DE PROGRES

REMETTONS-NOUS AU TRAVAIL !

2 Avril 2012 , Rédigé par Patrick CLEMENT

Mais quel candidat à l’élection présidentielle est-il l’auteur de ce slogan ? Ne cherchez pas, il n’est pas français, bien qu’il pourrait l’être, il est américain. Il a été Président de la République, aux Etats-Unis… J’ai nommé Bill CLINTON.

Endoctrinés par des décennies de discours hostiles aux Etats-Unis, nous en avons toujours une image souvent dépassée, bien qu’heureusement les choses aient changé depuis quelques années.

Je retiens trois grands enseignements du livre de Bill CLINTON, « Remettons-nous au travail » :

-          Un pays pas si différent du nôtre. Lorsque l’on parcourt le livre, on découvre de manière précise, car on est plongé dans un débat entre américains, que, finalement, les Etats-Unis ne sont pas une société aussi détachée que cela d’un souci de solidarité que l’on voudrait bien nous le faire croire. De nombreux dispositifs, même s’ils sont sans doute insuffisants dans leurs effets, mais qui peut se prétendre parfait en la matière, sont mis en place pour aider les plus démunis, les séniors, les étudiants, les handicapés,… Finalement, « en fermant les yeux », les analyses tenues dans cet ouvrage rappellent furieusement les problèmes auxquels nous sommes nous-mêmes confrontés en Europe et, plus particulièrement, en France. « A small world » semble bien prendre toute sa place à cet égard, et l’on ne saurait trop encourager, surtout pour les jeunes, la nécessité de découvrir le monde pour affiner son jugement sur le modèle de société à construire.

 

-          Une capacité à dépasser les clivages partisans dans un esprit pragmatique. Bill CLINTON est démocrate et ne s’en cache pas. Mais, peut-être est-ce le privilège de l’âge et des fonctions prestigieuses assurées dans sa vie, il porte sur la situation économique mondiale, et singulièrement aux Etats-Unis, un regard qui le hisse au dessus des clivages partisans. Tout en conservant son positionnement politique, il n’en demeure pas moins capable d’attribuer des bons points à ses prédécesseurs républicains au poste de Président des Etats-Unis et des mauvais points, le cas échéant, à ses amis politiques dans ces mêmes fonctions, y compris Barack OBAMA, même s’il lui reconnait la paternité de nombreuses mesures positives. Et ce jugement opère à des niveaux de responsabilité moindre, en tant que député, sénateur, gouverneur,… Bref, si j’osais, une sorte de Michel ROCARD américain ! La ligne directrice est cependant de s’opposer à l’idéologie, marquée en l’occurrence par une posture anti étatiste qu’il combat, plus souvent représentée selon lui par les républicains, même si elle est adoptée parfois par certains démocrates. Nous, curieusement, c’est l’inverse, il va nous falloir lutter de nouveau contre un vent collectiviste (ce qui n’a rien, pour être précis, d’une position anti-étatiste, bien au contraire) alimenté par ceux qui profitent de la crise pour ressortir leurs vielles recettes rances.

 

-          Des propositions que ne pourraient pas renier nos candidats à l’élection présidentielle. Nous ne sommes pas dans l’incantation, pratiquée un peu facilement par de nombreux candidats auteurs d’ouvrages dans lesquels ils refont le monde. Alors, pour ceux que la politique américaine n’intéresserait pas, je leur recommande la lecture de ce livre dans lequel Bill CLINTON détaille 46 mesures qu’il propose pour assurer le redressement des Etats-Unis et dont vous verrez qu’elles sont marquées bien souvent par le bon sens et pourraient s’appliquer en France, tant elles répondent aux mêmes difficultés que nous traversons actuellement. Mon propos n’est pas ici de les juger, et cela serait bien présomptueux de ma part, mais je vous assure que vous ne serez pas déçus en découvrant la similitude qui existe avec nos propres préoccupations.

La conclusion que j’en tire, sans être naïf, car les campagnes électorales américaines sont également marquées par un climat d’affrontement et une tendance à la simplification des idées au profit de slogans percutants, est de constater que le débat de fond est intense et riche. Et je ne peux m’empêcher d’observer que, dans notre pays, certains journalistes entonnent d’une même voix le refrain d’une campagne inintéressante alors qu’ils en sont à mes yeux les principaux responsables. A longueur d’interviews des candidats, désormais, le temps de parole est consacré à savoir ce qu’ils pensent de leur place dans les sondages, ce qu’ils feraient au second tour,… Que ne sont-ils pas interrogés et poussés dans leur retranchement sur leur programme ? Comme si, parce que cela ne serait plus un" scoop", cela ne valait plus la peine d’en parler. Quelle conception du débat politique ! Et que dire de nos chaînes de télévision qui font désormais le service minimum en s’abritant derrière la loi sur l’égalité du temps de parole. Pauvreté de l’imagination et lâcheté de ceux qui ne seraient pas capables de permettre d’animer des débats mettant en scène l’ensemble des candidats, un par un, par grappes ou dans leur ensemble.

Non, décidément, si la campagne électorale déçoit les français, c’est peut-être parce que l’on ne la présente que sous la forme de petites phrases agressives des uns à l’égard des autres, de « scoops », et non d’un débat de fond, plus austère certes, mais qui seul peut permettre aux citoyens d’avoir un vote éclairé le 22 avril prochain.

Reprenez-vous, Mesdames et Messieurs les journalistes !

 

Patrick CLEMENT

Boulogne, le 2 avril 2012

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