« LA TETE DANS LES ETOILES, LES PIEDS DANS LA GLAISE »
Mais pourquoi ils montent,… pourquoi ils descendent (les candidats) ? Je ne prétends pas avoir raison, ni encore moins avoir toujours raison, mais je revendique une certaine constance dans mes analyses et dans mes idées.
Alors, dans cette dernière ligne droite de la campagne officielle pour les élections présidentielles, que constatons-nous, selon moi : les fondamentaux reprennent petit à petit le dessus.
La Gauche nationale, représentée par le Front de Gauche, progresse car son discours collectiviste rassure toutes celles et tous ceux qui soufrent d’une situation économique et sociale dans laquelle ils se sentent les exclus de la terre… Promesses vaines d’un paradis perdu, le communisme qui avance désormais masqué, sans avoir pourtant fait véritablement son aggiornamento, vient labourer un champ dont la mémoire s’est évanouie en quelques années seulement ! On sait pourtant où cela nous a menés, ne serait-ce que sur le plan économique, mais aussi en matière de délitement de la société. Et pourtant, ça marche encore, tant est profonde la crise qui nous secoue.
Le Parti socialiste est… resté socialiste. Le travail de rénovation vers une sociale-démocratie est resté en friche. Aux « Think-tanks » tels que Terra Nova, il eut fallut préférer une Terra Cognita, celle du quotidien des français et des réalités économiques de notre monde. Trop tard… pour cette fois encore. Exit Rocard, Jospin, Hollande,… ! Next time, may be.
François BAYROU restera François BAYROU, voulant réunir tout le monde autour de lui et surtout ceux qui sont désorientés, mais ne comprenant pas qu’à l’heure des choix, on ne peut pas prendre toutes les directions, il faut effectivement choisir. Débattre, entendre, mais… choisir ! Puisse-t-il avoir la lucidité au moment opportun de voir où nous conduirait l’aventure socialiste telle que proposée par François HOLLANDE, aux prises avec ses courants contradictoires.
Marine LE PEN - la Droite nationale - a cru pouvoir séduire le peuple avec un discours économique de gauche, tout comme Nicolas DUPONT-AIGNAN s’essaye aux nationalisations à marche forcée. A ce régime-là, les laissés pour compte du développement économique préféreront toujours, sauf exception certes, l’original à la copie selon la formule un peu galvaudée désormais, mais qui veut bien dire ce qu’elle veut dire. Lourde erreur ! Un éclair de lucidité tout de même, en proposant de recourir au referendum pour une éventuelle sortie de l’Euro. Mais, a contrario, n’attendons-nous pas des candidats à la présidentielle qu’ils s’engagent derrière des idées et non qu’ils s’abritent derrière le choix du peuple sur des questions d’une telle complexité. Ca se discute en tout cas.
Enfin, la Droite. La Droite et le Centre puisque désormais, on ne peut plus être de Droite, il faut être de la Droite et du Centre. Soit. Pourquoi pas, si cela peut rassurer, ou rassembler. Le seul espoir de Nicolas SARKOZY est de retrouver les repères de la Droite. Pas ceux d’un peuple dit de droite. Mais les idées constitutives d’un projet de société porté par la Droite et s’adressant au peuple français dans son entier bien évidemment, par opposition au collectivisme ambiant, doublé d’une certaine dose de libertarisme, qui semble malheureusement déteindre actuellement sur la Gauche. Une Droite donc qui s’appuie sur la liberté, la responsabilité et l’ordre, toutes valeurs fondatrices d’une société en marche vers le progrès de la civilisation qu’elle contribue à incarner au fil du temps, pour autant bien entendu que la solidarité y trouve également toute sa place. En d’autres termes, effectivement, construire une France économiquement forte, dont la voix porte, mais suffisamment protectrice pour rassembler son peuple derrière elle.
Puisse Nicolas SARKOZY, s’il est élu, se donner les moyens de mieux rester au contact des difficultés quotidiennes et de la réalité vécue par tout un chacun, en osant affronter les défis de notre monde contemporain, et en commençant notamment par une Europe qui a échappé à ses concepteurs. Peut-être saura-t-il rassembler dans son projet, je l’espère en tout cas, les idées porteuses d’avenir ancrées dans des propositions concrètes centrées sur le quotidien des gens. « La tête dans les étoiles, les pieds dans la glaise » (citation attribuée à André GROS).
Et puissent enfin nos médias, je ne cesse de le répéter, éviter de vouloir faire le grand soir tous les jours, mais tenter de s’atteler à décortiquer pour nous la réalité du monde sans construire leur propre monde.
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 27 mars 2011