PETIT CONSEIL D’UN FRANÇAIS DE BASE
En parcourant la presse sur l’affaire de l’ECOTAXE, je me suis posé comme d’habitude une toute petite question. Finalement, si j’ai bien compris, car j’ai conscience de n’être qu’un pauvre français de base ignorant…, l’ECOTAXE vise en principe à favoriser le fret ferroviaire. Non ?
Et là, comme d’habitude donc, au-delà de la mousse ramassée par nos journalistes, je n’ai pas vu grand-chose sur le sujet, je dirais LE sujet. Je ne me souviens d’ailleurs pas avoir lu grand-chose sur la nouvelle doctrine qui devait désormais devenir un leitmotiv en matière de politique dite écologiste : ne plus taxer mais inciter à de nouveaux comportements plus adaptés. Mais revenons au fret ferroviaire. Quand je dis je n’ai pas vu grand-chose, je n’ai rien vu en fait, mais il est vrai que je n’ai pas tout lu.
Alors, reprenons le dossier, pourquoi le fret ferroviaire ne se développe-t-il pas en France ? Mais parce que, notamment, voire principalement, la SNCF est incapable de se moderniser face aux archaïsmes syndicaux qui empêchent toute évolution pour rendre compétitif ce mode de transport. Un grand coup de pied dans la fourmilière serait nécessaire ! Ah, j’oubliais, il faudrait s’attaquer à la SNCF et ses syndicats tout puissants, et ses archaïsmes légendaires… Oh, la, la,… Trouvez-moi vite une nouvelle taxe que nos fonctionnaires inventifs et serviables, je n’ai pas dit serviles…, de Bercy vont s’empresser d’imaginer plutôt que de moderniser la SNCF.
Vous me direz que j’aborde le problème par le petit bout de la lorgnette. Eh bien, je vous assure qu’en tant qu’observateur attentif de la vie politique (et encore un novice par rapport à d’autres qui ont vraiment évolué dans les arcanes des ministères et qui pourraient un jour parler…), le vrai constat, majeur, incontournable dans notre pays, c’est que face à un problème en France, on préfère toujours créer une nouvelle structure, inventer une nouvelle taxe,… que se mettre au travail pour moderniser ce qui existe. Ah oui, suis-je bête, quel ministre va tirer profit de la modernisation de son administration ou d’une entreprise publique, ou d’une politique publique,… Non, c’est plus médiatique de proposer quelque chose de… nouveau. Par exemple, une écotaxe ! Et pourtant, si les efforts entrepris et les résultats obtenus étaient bien présentés, je ne doute pas qu’ils entraîneraient l’assentiment de nos compatriotes qui sauraient en être reconnaissants à leurs inspirateurs.
Alors, voilà peut-être un sujet de réflexion pour nos gouvernants, actuels et futurs ! Ne pourrait-on pas s’engager sur la voie de réformes courageuses qui s’attaqueraient vraiment aux problèmes sans se vautrer dans la facilité de la création d’une nouvelle structure ou d’une nouvelle source de financement ? Ne pourrait-on pas viser la simplification d’un Etat qui, à force de s’occuper de tout et, forcément, de devoir s’occuper encore plus de tout pour boucher les fuites, finit par ankyloser notre pays ?
Tel est le modeste conseil d’un français de base qui risque de passer inaperçu et qui pourtant pourrait être le fer de lance d’une nouvelle approche de notre politique.
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 3 novembre 2013