FRANCOIS FILLON, FUTUR PREMIER MINISTRE : QUOI DE PLUS NORMAL ?!
François FILLON était à Boulogne-sur-Seine hier soir dans le cadre de la campagne des élections législatives pour soutenir notamment Claude GUEANT.
Que dire de plus sinon que nous avons avec lui un homme d’Etat de grande qualité. Je ne conteste pas à Jean-Marc AYRAULT cette qualité, potentiellement du moins, mais il faut bien reconnaître que le programme du candidat François HOLLANDE est tout simplement suicidaire, en termes économiques, comme l’atteste tous les rapports de la Commission de Bruxelles, de la Cour des comptes et de l’Inspection générale des finances, mais pas seulement en termes économiques selon moi…
Toutes les annonces, ou presque, du gouvernement socialiste vont dans le mauvais sens. L’emprunte digitale de la politique socialiste est de toujours choisir la solution qui semble la plus simple et la plus juste en apparence, et qui se révèle être simpliste. Un récépissé pour un contrôle. Pourquoi pas un billet ou une petite pièce comme ceux qui voulaient récompenser les élèves… présents en cours, à l’époque ! Bloquer les loyers… Je me souviens de la mandature 1997 / 2002 qui a connu un nouveau régime réduisant une nouvelle fois les droits des propriétaires en cas de non paiement des loyers par leur locataire. Sympathique, oui, mais résultat, frilosité des propriétaires pour louer et durcissement des garanties demandées à l’entrée. Donc, l’inverse du résultat espéré.
Non, décidément, la marque de fabrique du socialisme est toujours la même. Sous des couverts sympathiques et un discours d’ouverture et de solidarité, se dissimulent bien souvent, sur le plan de la politique nationale en tout cas, une vision idéologique et parfois sectaire. Je mets de côté les édiles locaux qui peuvent avoir une approche plus pragmatique qui mérite d’être distinguée. Et je ne dis pas que dans le concret des sujets, tout soit à jeter ni que les fonctionnaires ou agents publics embarqués sur le navire socialiste ne soient pas de bonne foi pour une majorité d’entre eux.
Encore une fois - les pauvres, mais ils le méritent -, c’est bien sur notre appareil médiatique que je ferai retomber ma plus sévère critique. Après avoir donné une orientation quasi systématiquement favorable à l’approche des sujets vue par le prisme de la gauche durant cinq ans, et tout au long de la campagne présidentielle, nous allons découvrir - car à un moment on ne peut tout de même pas cacher l’évidence - que décidément, effectivement, il faudrait modifier le programme électoral du candidat socialiste… Tant mieux si cela est fait dans l’hypothèse où la gauche obtiendrait la majorité à l’assemblée Nationale - ce que semble accepter l’UMP en revenant toujours à ce qu’il se passera à l’automne pour la direction du parti - mais quel constat navrant. Pour les journalistes, c’est un parti pris qui ne grandit pas la profession et heurte la déontologie. Mais pour François HOLLANDE et ses soutiens, on hésite entre la manipulation et l’incompétence. La manipulation car quand on est issu soi-même de la Cour des comptes et que, justement la Cour des comptes est dirigée depuis plusieurs années par un socialiste, on ne peut tout de même pas se cacher derrière un ultime audit qui viendrait révéler des choses pourtant déjà bien connues, voire « archi connues ». La question est juste de savoir jusqu’à quel chiffre derrière la virgule on avait la précision pour les comptes…
Incompétence, je ne le pense pas. Obstination dans l’erreur, peut-être. Mais je crois plus à la stratégie de conquête du pouvoir qui fait fi de l’avenir de la France et des français au fond. Une fois le pouvoir acquis, et tout est bon pour séduire les français afin de le conquérir, il sera toujours temps de corriger le tir. Sauf qu’en période de tempête économique, le navire peut se retourner… et, sans pessimisme excessif, sombrer. A défaut d’être original, l’empire romain nous donne la meilleure référence dans l’histoire de ce qui pourrait nous arriver, non pas à long terme ni même à moyen terme, mais à court terme. Et je ne parle pas seulement des dégâts économiques mais aussi du bouleversement pour notre pays provoqué par ces décennies d’immigration de populations qui n’aspirent plus comme autrefois, au cours des trois premiers quarts du XXème siècle en particulier, à s’assimiler aux français pour être fières de leur ressembler, mais à vivre leur particularisme – leur communautarisme - de manière de plus en plus ouvertement affirmée.
Ne refaisons pas le débat des présidentielles. Tout a déjà été dit. L’histoire dans toute sa vérité s’écrit jour après jour. Au-delà de cet écran de fumée médiatique qui empêche les français d’y voir clair et d’une droite timorée qui refuse de voir l’évidence, mon désespoir a aussi pour nom le Front National. Après des années d’une posture qui a fait fuir d’éventuels alliés et a empêché l’établissement d’une hypothétique ligne commune, tout en acceptant certaines différences, voilà que le « ni droite ni gauche », et le rejet de l’UMP en particulier, polarisent l’incapacité à dialoguer. Sans doute l’UMP n’a pas su voir l’ampleur de la détérioration de la situation – ou l’avouer, ou se l’avouer -, et sans doute le Front National n’a pas voulu mettre à plat les mesures qu’il proposait pour en évaluer la pertinence et la faisabilité, mais ne serait-il pas temps d’engager un grand mouvement de réflexion en pensant à l’avenir de notre pays et non à ses petits intérêts partisans et à ses égo ?
Certains français ont déjà accéléré leur projet de départ de la France, nous le savons bien, mais que se passera-t-il lorsque le phénomène touchera des classes moins aisées qui ne partagent plus l’affectio societatis avec les français pour leur Nation. La rupture, la vraie, approche, mais contrairement à celle annoncée, plus verbale et programmatique que violente, je crains que cette rupture-là, justement, ne soit brutale. Parce que, lorsque toutes les voies et tous les moyens auront été envisagés et espérés, mais seront restés à l’état de vœux pieux, alors il ne restera plus que le combat, le vrai, ou le départ, pour de bon.
Quelle tristesse de ne plus avoir confiance dans l’avenir de son pays, voire de son continent, et même de sa civilisation. Le sursaut n’est pas venu. L’attente n’a que trop duré depuis trente ans. Le moment de vérité approche : « To stay or not ». Mais pour aller où ? Telle est l’autre question qui doit tarauder les candidats par dépit au départ…
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 5 juin 2012