CRIMEE : LA REPONSE DU BERGER A LA BERGERE
Je ne peux pas m’empêcher de réagir à la nouvelle avancée du pion russe sur l’échiquier ukrainien. Et je suis sidéré face au traitement journalistique qui en est fait et de ne voir pratiquement qu’un procès à charge… contre Vladimir POUTINE.
Croyez-moi ou non, je pense être un vrai patriote mais tout de même, ne peut-on pas ouvrir les yeux comme je le rappelais dans mon précédent article ?
Quel que soit l’habillage « démocratique » ayant couronné les événements de Kiev pour installer un nouveau pouvoir, aucun observateur sérieux ne pourrait nier le coup de force qui a précédé l’arrivée de cette nouvelle équipe, pour certains toujours illégitime d’ailleurs...
Alors, que la réponse du berger à la bergère se soit faite en Crimée, région hautement stratégique pour la Russie, je ne pense pas que l’on puisse s’en étonner, voire s’en offusquer… Là, à chacun de se déterminer. A tout le moins, l’Ukraine n’est pas un jouet et la Russie ne joue pas qu’une partie économique contre ses « partenaires » économiques que sont l’Europe et les Etats-Unis.
Je crois que nos leaders internationaux sous-estiment le poids des Nations qui ne se résument pas à des tableaux économiques, même si les enjeux économiques ne sont pas indifférents. Avec l’Ukraine, et la Crimée, on touche à l’âme russe comme cela a d’ailleurs été bien rappelé mais sans en tirer les conséquences sur ce que serait l’attitude russe face à ce qui leur semble avoir été un coup en traître à Kiev.
Bien entendu, je ne dis pas que la Russie est toute blanche, j’observe simplement la logique des réactions.
Alors, prenons garde maintenant à bien comprendre ce qui motive Vladimir POUTINE. Il ne s’agit pas d’une nouvelle pièce conquise pour le puzzle européen ou d’un nouvel atout dans la manche de l’OTAN dont les Etats-Unis se seraient bien satisfaits. Nous avons affaire à une question fondamentale de l’identité du territoire russe et de sa zone immédiate d’influence.
Imaginons la réciproque, que ce soit pour la France, à ses portes, ou bien même pour les Etats-Unis. Et réfléchissons à ce que nous dirions… ou ferions.
Alors, jouons avec les mêmes règles sinon nous risquons de sérieux dérapages.
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 6 mars 2014