LA LIBERTE EST NOTRE SALUT A TOUS !
Dans le tumulte qui envahit notre monde, je souhaiterais remettre la liberté à la première place qui doit être la sienne dans l’histoire humaine. Impossible d’évoquer tout ce que recouvre ce terme en si peu de place. Chacun a conscience, ne serait-ce que pour la liberté comprise au sens physique, des enjeux que représente la liberté dans la vie.
Je voudrais donc ici me focaliser sur la liberté de penser, et son corollaire, la liberté d’expression. Mais surtout, la liberté de penser. Cela va paraître une évidence mais il est malheureusement nécessaire de le rappeler, c’est notre capacité à penser qui a conduit l’humanité vers l’évolution que nous pouvons constater aujourd’hui, pour le meilleur et pour le pire certes.
Dans notre belle devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité », j’oserais dire que le sommet du triangle (désolé de prendre cette forme qui pourrait avoir une certaine connotation…) est constitué par la Liberté, la base étant formée de part et d’autre par l’Egalité et la Fraternité. Je veux dire par là, qu’en termes symboliques, j’ai la conviction que tout découle de la Liberté, et au premier titre, de la liberté de penser. En assurant cette liberté de penser, et sa libre expression, on s’assure je crois les meilleures conditions pour permettre à l’Homme de forger un cadre propice à son développement. Je veux dire par là que, par exemple, si cette liberté est assurée, le débat qui s’ensuivra permettra de construire une société et donc un régime politique offrant des conditions de vie acceptables pour tous car il sera discuté librement entre tous.
J’ai bien conscience en abordant un tel sujet de paraître bien superficiel, voire naïf, ou même disons-le idéaliste. Encore une fois, mes prises de position ne sont que des alertes qui témoignent d’une émotion et qui tendent à susciter ensuite, peut-être, des prises de position plus développées de la part de ceux qui interviennent de manière plus visible dans le débat public.
Cette liberté de penser est donc fondamentale et doit par conséquent être préservée à tout prix, sachant que celle-ci est justement la cible de tout pouvoir constitué au sens large du terme. Bien entendu, les institutions dans un pays visent à la protéger, en principe en tout cas dans les pays dits démocratiques, même si nous savons que ce n’est malheureusement pas le cas dans d’autres pays qui ont une autre conception du gouvernement des hommes. Mais cette liberté est aussi menacée par d’autres pouvoirs constitués dont la variété est infinie. Car la liberté dérange ! Elle est synonyme de remise en question de l’ordre établi. Elle est synonyme de remise en question de ceux qui détiennent le pouvoir. Elle est synonyme de remise en question de ceux qui exercent une autorité morale. Cette liberté de penser est un fleuve qui peut couler sereinement dans son lit mais qui peut aussi se déchaîner et tout emporter sur son passage. C’est vrai, c’est une liberté qu’il faut surveiller tout autant que préserver, mais justement pour s’assurer que cette liberté n’aboutisse pas finalement à étouffer paradoxalement cette liberté.
Notre monde du XXIème siècle est incroyablement ouvert et propice à l’épanouissement de la liberté de penser. En tout cas, toutes les conditions sont réunies pour favoriser son expression. Pourtant, ainsi que je viens de l’évoquer, la tentation peut être grande pour des gouvernants de vouloir la contrôler pour la domestiquer et l’asservir selon leurs propres intérêts ou leurs propres conceptions de la vie. Mais cela se révèle vrai aussi par exemple pour des autorités religieuses qui apprécient peu cette liberté qui va à l’encontre finalement de l’autorité morale qu’ils exercent sur leurs « protégés ». La remise en cause des dogmes patiemment élaborés est synonyme de remise en question de leur ordre établi.
C’est la raison pour laquelle la liberté de penser doit être préservée de manière autonome, sans aucune soumission à tel pouvoir ou telle autorité morale ou tel cercle de réflexion. Je veux dire par là sans être inféodée à un corsetage quelconque. La vraie liberté de penser qui permet d’aborder le monde sans œillère est celle qui s’affranchit de tout dogme préétabli ou en tout cas qui est capable de les dépasser en fonction des arguments nouveaux ou des découvertes réalisées. Pour clarifier peut être ma pensée, en reprenant une image mille fois reprise mais pourtant explicite, accepter que la terre tourne autour du soleil a nécessité de remettre en cause des croyances pourtant bien établies et acceptées.
Je m’en suis déjà expliqué pour le christianisme et pour l’Islam. Mais j’éprouve aujourd’hui la nécessité de revenir sur le christianisme. Je me demande parfois si la pire crucifixion de Jésus n’a pas été morale, avec cette appropriation finalement de la réalité de sa vie. Que penserait en effet Jésus en revenant sur terre et en découvrant comment sa vie a été confisquée pour construire une religion ex nihilo ? Jésus était juif et n’a fait que s’inscrire dans les pas de cette religion, tout en proposant de la replacer dans sa vérité. Pourtant, l’Eglise chrétienne l’a détaché de cette religion. La vérité, c’est que les chrétiens sont juifs par essence. Ensuite, à chacun d’interpréter les actes et les paroles de Jésus. Je n’y reviendrai pas mais il est indispensable de pouvoir revisiter en toute circonstance les vérités qui vous sont proposées.
La seule voie de progrès pour l’homme et la seule garantie je pense d’un cadre de vie propice à son épanouissement, c'est de protéger par devers tout sa liberté de penser.
Je ne suis pas sûr d’avoir parfaitement traduit ma pensée mais je passe le relais à ceux qui sauront mieux que moi en déployer plus savamment les termes. C’est malheureusement redevenu une impérieuse nécessité…
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 15 janvier 2018