LA DECOUVERTE DE L’ANCIEN ET MYSTIQUE ORDRE DE LA ROSE-CROIX !
Il n’est jamais trop tard pour faire des découvertes extraordinaires même lorsqu’il s’agit d’ « objets bien identifiés » depuis longtemps… Comme l’indique son site internet très complet, « l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, connu dans le monde sous le sigle A.M.O.R.C., est un mouvement philosophique, initiatique et traditionnel. Non religieux et apolitique, il est ouvert aux hommes comme aux femmes, sans distinction de race, de nationalité, de classe sociale ou de religion. »
Le hasard fait parfois bien les choses. En visionnant un documentaire sur le site de l’INREES (Institut National de Recherche sur les Expériences Extraordinaires), je découvre une séquence présentant cet Ordre, ce qui me donne envie d’en savoir plus car je retrouve dans la philosophie énoncée les termes de mon opuscule « Les Sens de la vie », ou plus modestement, je constate que les termes de mes écrits trouvent une forte correspondance avec ceux de l’A.M.O.R.C. ! Je sais bien que pour certains cela va sembler inintéressant peut-être, mais cet opuscule a représenté pour moi la quintessence de mes réflexions depuis environ quarante ans en matière spirituelle, certes élaborée à partir de la lecture de tout ce qui pouvait se rapporter de près ou de loin à ce sujet, mais surtout à partir de ma propre réflexion sur laquelle je me repose bien plus finalement compte tenu d’une faible propension à la mémorisation des enseignements étudiés. Mais bon, ce blog est aussi une occasion de prendre date pour moi et sa lecture en est… facultative.
Pour ceux qui voudront aller plus loin, je rappelle que mon texte « Les Sens de la Vie » est consultable sur ce blog et je renvoie les lecteurs à un document assez complet sur la présentation de la philosophie de l’A.M.O.R.C. contenue dans leur « Lettre ouverte des Rose-Croix aux citoyens et citoyennes du monde » (mais je rappelle une nouvelle fois que leur site internet apporte tous les renseignements nécessaires).
Alors, est-ce si étonnant que l’on puisse finalement parvenir à des conclusions très proches en ayant exploré des chemins différents (encore une fois, je tiens à préciser que je n’ai pas la prétention de comparer le résultat de mes propres réflexions à la philosophie dégagée au fil des siècles dans le cadre d’un cercle de réflexion pérenne) ? Je voudrais juste relever ce qui apparait être une évidence. Pour les chercheurs de bonne foi du sens de la vie, les données de base étant identiques (la réalité de l’univers, de la connaissance que nous avons de la vie,…), il semble logique qu’un certain nombre d’entre nous parviennent à des conclusions identiques ou proches. Donc, mon étonnement n’est finalement lié qu’au constat personnel de ma découverte tardive d’une philosophie qui se rapproche de la mienne, sans toutefois, me semble-t-il, la rejoindre totalement. Et je souhaiterais m’en expliquer justement, en toute humilité je vous rassure, car j’ai bien conscience que la démarche est audacieuse, voire prématurée sans doute, compte tenu de mon niveau de connaissance actuel de cette philosophie rosicrucienne.
Au préalable, je voudrais préciser un point de vocabulaire ou, plutôt, en fait, la prudence qui devrait toujours être de mise dans l’interprétation des termes employés. En effet, si je crois pouvoir rappeler que l’A.M.O.R.C. poursuit une démarche spiritualiste et humaniste comme elle le revendique, je souhaiterais apporter une précision sur le sens des mots sans rentrer pour autant dans une analyse sémantique. Ainsi, si je crois que le terme "spiritualiste" ne suscite pas d’interprétation conflictuelle, je sais que le terme « humaniste » est parfois dénoncé pour le risque « utopiste » que pourrait dissimuler un tel positionnement. Mais, en fait, la question est toujours de savoir ce que ceux qui se revendiquent de cette appellation mettent derrière un tel mot. Car c’est cela l’important, la signification exacte du contenu sachant que le contenant peut donner lieu à interprétation multiple. Pour expliciter ma pensée, je voudrais prendre un parallèle avec la « querelle » qui touche le terme « progressiste », souvent décrié par certains en considérant d’ailleurs que cette étiquette est plutôt revendiquée par la gauche. Mais justement, tout dépend de ce que l’on entend par progrès. Charles de Gaulle était très attaché au progrès tout en faisant valoir la force de son enracinement. D’ailleurs, au XXième siècle, le terme progrès figurait dans le nom de partis politiques classés comme étant de droite, voire très à droite. Tout cela pour expliquer très rapidement qu’il faut se méfier des termes qui revêtent une charge symbolique forte dépendant en fait de ce que les uns et les autres mettent derrière. Cela mériterait de plus amples développements mais ce n’est pas l’objet de cet article… (pour ma part, j’ai développé mon interprétation personnelle du terme « progrès » de l’ « Alliance Républicaine de Progrès » dans la charte de ce parti symbolique, publiée au début du blog, … et dans mon opuscule bien entendu).
Concernant la philosophie développée par l’A.M.O.R.C., je noterai donc deux points de vigilance plus particulièrement, selon moi bien entendu.
Tout d’abord, l’ambition d’une société idéale fondée sur la sagesse comme aboutissement ultime de l’effort des hommes sur terre ne me semble pas le véritable horizon transcendantal du sens de la vie. Il peut certes en être une étape mais je préfère penser que cette limitation terrestre de notre idéal de vie est insuffisante pour traduire notre aspiration à la connaissance de la vérité qui va bien au-delà de cette ambition puisque, comme je l’ai écrit, cette quête embrasse la connaissance de la vie… et de l’univers. Evidemment, je reste prudent dans cette appréciation car j’ai bien conscience encore une fois de ne connaître peut-être qu’une partie superficielle de l’enseignement rosicrucien et que je ne sous-estime pas, par ailleurs, la recherche de la connaissance des lois de l’univers inscrite dans leur idéal. En tout cas, c’est un point qui peut nécessiter d’ouvrir le débat : ce n’est pas nécessairement sur terre que se situe notre salut… ni vraisemblablement dans cette dimension !
Le second point concerne une nouvelle fois le distinguo à faire entre l’objectif poursuivi dans le temps long et la gestion du quotidien. Si je partage, comme je l’ai souvent rappelé, cette idée, me semble-t-il évidente, qu’à terme notre planète sera composé de citoyens et de citoyennes de plus en plus « mélangés » et véritablement conscients d’appartenir à une même planète, leur monde commun, il n’en demeure pas moins qu’entre le cap poursuivi et la réalité du chemin à parcourir au quotidien, il y a un gouffre qu’il faut s’efforcer de ne pas creuser en le niant ou le sous-estimant. Concrètement, poursuivre un idéal ne peut pas vouloir dire s’exonérer de la réalité, à savoir que la coexistence entre les hommes et les femmes, pays par pays, région par région, ville par ville, quartier par quartier, immeuble par immeuble, répond à des caractéristiques liées à la nature de l’homme vivant en société. Je veux dire par là que cette lente alchimie qui permet à des hommes et à des femmes de « faire Nation » nécessite un terreau de valeurs communes, à défaut de partager bien évidemment toutes les mêmes idées. Ainsi, ce cap poursuivi de l’éclosion d’une humanité composite et harmonieuse, quelles que soient les origines, les cultures, les croyances,… ne pourra valablement advenir que si la vie en commun au sein de chaque entité territoriale se réalise progressivement dans une cohérence qui implique la mise en commun patiente d’un socle de valeurs communes. Pour être encore plus concret, et au risque de heurter les tenants d’une pensée politiquement correcte mais déconnectée de la réalité des rapports humains, une population étrangère devenant majoritaire sur une portion de territoire d’un pays, si elle n’est pas incitée à engager le processus d’acculturation aux valeurs de la population de ce pays, aura naturellement tendance à reproduire le modèle de culture qui était le sien dans son ancien pays, avec tous les risques d’incompatibilité que cela comporte et donc d’affrontements potentiels. En clair donc, avoir un cap, une espérance, ne signifie pas que le navire doive et puisse s’affranchir des conditions réelles de navigation.
Là encore, il ne s’agit que d’ouvrir un débat car je ne prétends pas connaître l’enseignement rosicrucien dans toute sa précision mais ce sont deux points importants que je voulais soulever. Il y a d’autres nuances bien évidemment, mais qui sont moins fondamentales à mon sens.
En tout cas, j’encourage la découverte de la philosophie rosicrucienne qui ne me semble pas relever d’une démarche ésotérique surannée, comme pourraient l’imaginer certains compte tenu de sa longue existence, mais bien d’une philosophie de vie en perpétuelle évolution pour tenter de prendre en compte les réalités de la marche du monde.
Finalement, la belle formule que l’A.M.O.R.C. revendique et que j’ai souvent reprise dans mes textes « La tête dans les étoiles et les pieds sur terre » prend tout son sens ici. Il est important que des « initiés », mais plus largement tous ceux qui veulent penser leur vie, puissent concevoir le sens de la vie, ou tout au moins le sens de leur vie, en se plongeant nécessairement dans une forme d’abstraction prospective, afin de montrer le cap à suivre. Mais il n’en est pas moins essentiel d’avoir toujours présent à l’esprit la vérité de la nature humaine pour ménager une organisation des rapports sociaux acceptables dans les faits. C’est une forme de développement durable en quelque sorte (soutenable) qui est recherché…
Et, sans vouloir paraphraser mon petit opuscule ni donner le sentiment de vouloir retomber sur mes deux pieds, je reviendrai tout de même aux éléments de conclusion que j’avais développés dans celui-ci, consistant à nous entendre les uns et les autres, quelles que soient nos conceptions de la vie, pour préserver les conditions matérielles de vie susceptibles de nous permettre de progresser vers la connaissance de la vérité, c’est-à-dire de pouvoir tendre vers la compréhension de l’univers et de la vie en intégrant l’idée que nos découvertes successives dépasseraient nécessairement tout ce que nous pouvons imaginer aujourd’hui.
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 22 janvier 2018