COURAGE MARIANO RAJOY !
Je dois dire que je n’avais pas prévu de revenir sur le sujet et, si je m’y résous, c’est bien une nouvelle fois pour m’insurger contre le traitement médiatique du résultat des élections qui viennent de se tenir en Catalogne le 21 décembre dernier.
Je ne connais pas particulièrement Mariano RAJOY, je veux dire en tant qu’homme politique si ce n’est qu’il a le tort sans doute aux yeux d’un certain nombre de journalistes d’être de Droite... Mais, comme je l’avais écrit, je maintiens qu’il a eu le courage de faire ce qu’il fallait faire pour tenter de dénouer la crise liée à l’organisation anticonstitutionnelle par Carlos PUIGDEMONT d’un pseudo referendum sur l’indépendance de la Catalogne.
Que n’avait-on entendu à cette occasion dans nos medias audiovisuels en tout cas au vu des résultats ? L’indépendance était pratiquement un fait acquis… Les catalans y étaient très clairement favorables…
Et aujourd’hui, il parait que le grand perdant, c’est Mariano RAJOY selon nos médias aveuglés par leur parti-pris.
Mais que pouvait donc faire Mariano RAJOY à part faire voter l’article 155 de la Constitution espagnole afin de reprendre temporairement la main en Catalogne, avec l’appui d’ailleurs de la Gauche et notamment des socialistes (pas tout seul donc, mes chers amis journalistes accusateurs…), et surtout donner la parole aux catalans. Je n’arrive même pas à comprendre ces persiflages médiatiques contre cette initiative de Mariano RAJOY de permettre au peuple de s’exprimer dans de bonnes conditions cette fois.
Donc, sur la méthode et la politique engagée par Mariano RAJOY afin de mesurer les souhaits des catalans, encore une fois, je dis bravo.
Quant aux résultats, qu’en dire ? Les partis indépendantistes sont majoritaires en sièges au parlement catalan. C’est une claque pour Mariano RAJOY exultent les journalistes (dans les médias audiovisuels en fait) qui n’ont décidément rien compris aux enjeux, aveuglés qu’ils sont par leur tropisme gauchiste (ni Droite, ni Droite en fait…).
Mais voyons, ces résultats appellent deux remarques de ma part. En premier lieu, ce n’est pas Mariano RAJOY qui subit une défaite, c’est l’Espagne qui est confrontée à une crise d’identité, ainsi que la Catalogne, tant les résultats sont partagés. En second lieu, je viens de rappeler que les journalistes voici deux mois se posaient simplement la question de savoir comment donner droit à la volonté d’indépendance des catalans. Or, si les partis indépendantistes ont obtenu une majorité en sièges à la faveur du système électoral, ils n’ont pas obtenu une majorité en voix, ce qui veut dire que ce quasi referendum pour ou contre l’indépendance a été remporté par les plus de 52% de catalans qui ont voté pour des partis unionistes. Soyez honnêtes et lucides. Et je dis quasi referendum car, si j’ai bien compris, la campagne des partis indépendantistes montrait des signes d’apaisement pour ce qui concerne les velléités de déclarer l’indépendance unilatéralement… Donc, on pourrait en déduire que dans le cas d’un vrai referendum sur l’indépendance, certains catalans attachés à leur région, plus en termes d’autonomie que d’indépendance, n’auraient pas nécessairement franchi le pas, gonflant ainsi ce chiffre de 52%.
Cela permet de remettre les choses à leur place et de regarder la situation de manière plus objective. La situation n’en reste pas moins complexe car on ne peut que constater une division des catalans à 50/50 en vérité.
Je ne suis pas devin donc il est difficile de savoir comment la situation va évoluer. Comme je viens de l’évoquer, Carlos PUIGDEMONT ne peut pas s’appuyer sur une majorité nette des catalans qui serait favorable à l’indépendance comme il a voulu le faire croire avec son referendum. Mais Mario RAJOY et les partis qui l’ont soutenu dans sa démarche ne peuvent que constater la réalité d’un vrai clivage opposant une moitié des catalans à l’autre.
La solution réside sans doute dans l’émergence d’un leader moins provocateur que Carlos PUIGDEMONT du côté des partis indépendantistes catalans pour pouvoir engager une politique concertée avec le leader des partis unionistes, en bonne intelligence avec le gouvernement espagnol. La question étant de savoir de quelle manière il serait possible d’empêcher la scission de la Catalogne à terme ce qui, selon moi, provoquerait une onde de choc réelle à travers toute l’Europe sans que l’on puisse bien en mesurer toutes les conséquences, et tous les risques je rajouterais.
Pour Charles de Gaulle, « L’opinion finit toujours par se rallier à une politique, à condition qu’elle soit bonne » (« C’était de Gaulle » d’Alain PEYREFITTE).
En conclusion, la situation est suffisamment grave pour que l’on évite les approximations dans le traitement de cette actualité.
Joyeux Noël à tous.
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 23 décembre 2017