RECHERCHE DESESPEREMENT LE SENS DE L'HONNEUR...
Je crois que, malheureusement, notre société actuelle met à rude épreuve nos valeurs, et singulièrement l’une d’entre elle, le sens de l’honneur.
Bien entendu, tout cela n’est pas nouveau et, pour ce qui concerne la France, je ne rappellerai pas les souvenirs de l’Occupation durant la seconde guerre mondiale, période propice à toutes les compromissions, ni ceux, pour se déplacer vers l’Est de l’Europe, des délations intervenant parfois au sein de la même famille, en Union soviétique, mais je m’en tiendrai plutôt à deux exemples récents de ces petits accommodements avec le sens de l’honneur. Chacun est libre de multiplier ensuite à sa guise les exemples…
Tout d’abord, je veux parler d’Angela MERKEL. Je suis stupéfait de constater à quel point, finalement, aucun grief n’est retenu contre elle suite à son attitude inadmissible à l’occasion de la crise migratoire et son encouragement « urbi et orbi » à venir en Allemagne. Au sein d’une Europe qui, parait-il, est unie et entraîne une obligation de solidarité, cette prise de position unilatérale était inqualifiable puisque chacun a pu constater à quel point elle avait impacté les autres pays. D’une part, dans le cadre de la libre circulation des personnes au sein de la zone Schengen. Et, d’autre part, avec la prise de décision qui en a été la conséquence quasi-directe, de vouloir imposer des quotas d’immigration aux autre pays européens afin d’absorber le flot considérablement augmenté par cet appel d’air lancé par l’Allemagne.
Angela MERKEL s’étant signalée précédemment par ses mises en garde sur les difficultés de l’assimilation dans son pays, on ne peut mettre cela sur le compte d’une politique naïve résultant d’une pulsion humanitaire soudaine. Il s’agissait clairement de lutter contre le déclin démographique de ce pays par des moyens encouragés, et par l’Union européenne, et par l’ONU. Je renvoie sur cette problématique à mes précédents articles mais c’est bien sur ce manquement au devoir de solidarité vis-à-vis des autres Etats membres de l’Union européenne que je veux insister. Chacun a d’ailleurs encore en mémoire les gesticulations engendrées par la suite pour aller notamment quémander son aide, au prix fort, auprès de la Turquie, et tout cela au nom d’une Union européenne mise devant le fait accompli ! L’inexistence de François HOLLANDE, pour ce qui concerne la France en tout cas, ne doit pas nous faire oublier l’attitude d’Angela MERKEL.
Evidemment, avoir le sens de l’honneur aurait justifié qu’Angela MERKEL s’écarte du pouvoir pour laisser la place à un successeur plus légitime de son camp politique, si tant est qu’elle ait un véritable camp politique. Son échec aujourd’hui ne serait qu’un juste retour des choses… Cela me permet de faire la transition avec le second exemple que je souhaiterais évoquer devant vous.
Effectivement, avec Emmanuel MACRON, c’est tout notre édifice politique construit depuis les débuts de la Vème République qui vacille. En s’imposant dans l’élection présidentielle et en entraînant dans son sillage le mouvement nouvellement créé, « La République en Marche », la France doit désormais faire face à une recomposition politique à marche forcée. Pourquoi pas, mais je crois qu’il nous faut être attentif à deux écueils.
D’une part, en étalant aux yeux des français les désertions constatées pour se lover dans la nouvelle majorité présidentielle ou pour lorgner une place au gouvernement, le risque est bien de créer les conditions d’un rejet de la classe politique dans son ensemble face à ces exemples qui témoignent pour certains d’entre eux d’une mise en berne du sens de l’honneur. Comme cela a été maintes fois souligné, tenter de ne limiter l’opposition, de fait, qu’à la France insoumise et au Front National en gommant ce qui était la Gauche avec grosso modo le parti socialiste, et la Droite représentée par l’UMP, ne me semble pas aller dans le sens d’une démocratie apaisée et responsable.
D’autre part, cette absence de conviction qui se manifeste aujourd’hui au profit d’Emmanuel MACRON n’a aucune raison de ne pas perdurer, demain, dans d’autres directions, en cas de revers, ce qui veut dire que l’instabilité contre laquelle Charles de Gaulle a voulu nous prémunir avec l’instauration de la Vème République pourrait, demain, reprendre toute sa vigueur. Vous me direz qu’en cas de réussite, ce cas de figure serait écarté. Oui, c’est vrai mais je pense surtout qu’il serait repoussé car la nature de notre régime politique fondé sur le fait majoritaire nous entraîne vers une alternance entre majorité et opposition. Certes, l’opposition peut revêtir de multiples formes et si l’effacement de la « Gauche classique » et de la « Droite classique » s’avérait devenir réalité, alors l’opposition se retrouverait dans les autres partis… dits d’opposition, lesquels prépareraient l’alternance qui interviendrait nécessairement un jour ou l’autre ! Il faut savoir ce que l’on veut.
Pour ma part, je pense que Laurent WAUQUIEZ a raison de vouloir incarner une Droite de conviction, quitte à perdre en route ceux qui, de toute façon, ne sont pas dignes de confiance comme nous avons pu le constater tout au long de l’année…
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 27 novembre 2017