GARDONS NOTRE BON SENS EN EVEIL !
Décidément, ces primaires vont nous réserver des surprises jusqu’au bout. Je me demande si ça ne va pas devenir Koh-Lanta… Bon, en dehors du joyeux capharnaüm auquel nous assistons – mais pacifique jusqu’à présent -, je dois avouer qu’il est un motif de satisfaction à relever : la saine émulation pour le programme électoral que chacun veut proposer afin d’attirer le chaland. A cela cependant deux bémols selon moi. Tout d’abord, le risque d’une surenchère tape à l’œil mais du coup dangereuse. Et d’autre part, le constat que, finalement, le problème de fond de la vie politique en France (et dans la plupart des pays du monde peut-être), c’est l’incapacité des partis à faire vivre le débat car tout est verrouillé. En effet, comme je l’ai déjà exprimé, pour le gaulliste que je suis, la vie démocratique d’un parti, dans l’opposition, devrait permettre de faire émerger le leader qui, par son charisme et ses idées emporte l’adhésion des adhérents, mais aussi des sympathisants, et ensuite se soumet le jour venu au choix de l’ensemble des électeurs. Sachant que ce rôle peut-être dévolu à une personnalité issue de la société civile même si le jeu en est singulièrement compliqué dans ce cas.
Revenons sur nos bémols. Je prends par exemple une proposition formulée cette semaine par LES REPUBLICAINS (il est vrai qu’il ne s’agit pas d’un candidat en tant que tel aux primaires qui l’a formulée – enfin, tout le monde aura compris que c’est le futur candidat Sarkozy qui trace son chemin, enfin son futur projet ; et c’est bien son droit en tant que président de parti même si justement cela aurait dû se faire selon ma logique dans le cadre d’un vrai débat contradictoire…). Afin de renforcer le lien entre l’armée et la nation, il s’agirait donc d’adopter un Service Militaire Adapté (SMA, sur le modèle du dispositif existant en Outre-mer) qui serait obligatoire pour les décrocheurs de l’éducation nationale (sauf s’ils ont un emploi ou une formation qualifiante – le refus entraînant le retrait d’allocations telles que l’allocation familiale parentale, l’aide au logement,…).
J’avoue que je suis quelque peu dubitatif car cela réserverait par conséquent ce lien entre la « Nation » et l’armée à ceux seuls qui auraient des difficultés scolaires ! Curieuse conception de l’élan patriotique. Je pense que cette solution pourrait effectivement leur être proposée, mais parmi un panel plus large de solutions, intégrant notamment les centres scolaires fermés… En fait, comme cela a souvent été rappelé, il faudrait surtout s’assurer tout au long de la scolarité que le jeune ne décroche pas et se donner les moyens de réagir immédiatement avec le dispositif adéquat en fonction de son âge, de ses difficultés,…
En tout cas, attention me semble-t-il à ce que ces belles idées sorties de l’imagination foisonnante de ceux qui veulent enjoliver leur programme ne tournent pas au fiasco ensuite par manque d’échanges contradictoires préalables pour en vérifier le bien-fondé (les oreilles de François HOLLANDE doivent aussi fortement siffler...). Car chacun sait que toute idée n’est géniale qu’après avoir subie l’épreuve de la contradiction.
Il faut aussi avoir du bon sens. Ainsi, nos candidats à la primaire, déclarés ou futurs, se déchirent devant nous depuis cette semaine à propos du vote des ressortissants français de l’étranger qui ne pourraient pas (plus ?) avoir le droit au vote électronique (rappelons qu’au dernier congrès des Républicains a été acté le fait que les votes se feraient dans le cadre de bureau de vote, en France et en outre-mer, y compris a priori à l’étranger). Nicolas SARKOZY, à l’origine de ce qui est qualifié de « rebondissement » par ses potentiels compétiteurs est accusé d’être malintentionné en la matière… (bien que cela reste à prouver, il ne serait pas le favori des français de l’étranger).
Soit, mais quelle solution permettrait alors d’éviter que n’importe qui puisse voter, y compris des électeurs de gauche, trop contents de pouvoir influencer le choix de celui qui, sur le papier, aurait toutes les chances de devenir le prochain Président de la République, en l’état actuel des sondages…?
Pourquoi ne pas proposer plutôt un format papier (formulaire à adresser à l’ambassade par exemple avec charte d’engagement et paiement d’une contribution – ou directement au siège à Paris !) ?
Le vote électronique sinon est invérifiable !
Moi, ça me gêne en plus qu’il n’y ait pas une démarche volontariste, et c’est d’ailleurs pour cela qu’en France le bureau de vote avait été retenu (entre autre, sans compter le risque de fraude plus facilement limité).
L’envoi d’un bulletin serait donc une facilité accordée aux français de l’étranger, par rapport à un vote dans un bureau de vote, mais vérifiable encore une fois, et constituerait une démarche plus impliquante qu’un vote électronique tout de même plus anonyme, en tout cas plus confidentiel.
Pour ne pas donner l’impression de limiter mon intérêt aux primaires des Républicains, j’aimerais finir par une note plus légère, même si elle n’est pas à prendre à la légère quand il y a abus ! Je veux parler de l’ « affaire Baupin ». A titre personnel, je trouve que cela relève clairement d’une mise à mort déclenchée par d’anciennes collègues écologistes EELV, qui le visent personnellement et peut- être autant son épouse, Emmanuelle COSSE, devenue ministre-traîtresse !
Si Denis Baupin a fauté, qu’il en soit bien entendu sanctionné, mais pour ce que nous en savons à ce stade, cela relèverait plutôt de la drague lourde dans un contexte précis (milieu politique) contre laquelle une femme normalement constituée peut réagir par une bonne claque ce qui y met un terme et "met la honte" à l’auteur de la drague (les femmes incriminées ne me semblent pas être spécialement timides...) – ou par une explication publique qui refroidit toute ardeur ultérieure....
Enfin, au risque d’être politiquement incorrect, il faudrait de temps en temps rendre à César ce qui appartient à César si j’ose dire car les femmes dans le monde professionnel de manière générale savent aussi parfaitement user, voire abuser, de leur charme pour obtenir ce qu’elles veulent... et dans le milieu politique n’hésitent pas vraiment à "attaquer" un mâle à leur gout (ce qui n’est pas désagréable a priori pour la gent masculine… mais peut-être verrons-nous un jour des hommes crier au scandale pour ce motif... – ce serait alors l’égalité parfaite, au prix tout de même d’une certaine perte de notre virilité dans cette dernière hypothèse). Oui, je sais, vous ne trouverez pas souvent ce genre de prise de position. Mais j’ose tout de même.
Voilà, je ne veux pas minimiser les drames que peuvent engendrer le harcèlement sexuel mais j’aimerais que de temps en temps cette question soit abordée dans toute sa globalité… et je suis sûr que je ne serai pas contredit par ces dames, en espérant ne pas être pris pour un mâle dominant, d’autant plus que j’ai également le tort d’être blanc, hétérosexuel, et que mon état civil affiche plus de cinquante ans au compteur. Et bien que de plus, né chrétien, je ne mets pas encore d’étoile jaune ou rouge ou bleue pour sortir mais je m’y prépare psychologiquement !
Le pape François m’a d’ailleurs conforté dans ma soumission volontaire à la République afin d’éviter de subir toute charia, qu’elle soit musulmane, ou chrétienne,… Et si l’on ne devait reconnaître qu’une qualité à Jésus, que l’on soit croyant ou non croyant, c’est bien cette fulgurance prophétique traçant la frontière entre le temporel et le spirituel. Faut-il de plus rappeler sa méfiance à l’égard d’une obéissance aveugle à la Loi religieuse, estampillée telle en tout cas, privilégiant au contraire la Foi du cœur et de l’esprit devant plutôt dicter la conduite de chacun. A méditer, au Vatican ou ailleurs...
Gardons notre bon sens en éveil !
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 13 mai 2016