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ALLIANCE REPUBLICAINE DE PROGRES

LE MOMENT EST VENU DE DIRE … CE QUE JE VOIS !

9 Octobre 2015 , Rédigé par Patrick CLEMENT

J’espère que Philippe de Villiers ne m’en voudra pas de détourner ainsi le titre de son livre (« Le moment est venu de dire ce que j’ai vu ») que je ne peux que recommander très chaleureusement à tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à notre pays. C’est un livre brillant, au vrai sens du terme, tant par la profondeur de la pensée que par la profusion de formules toutes plus inventives les unes que les autres, et qui touchent leur but à chaque fois… et nous ravissent. Quarante ans de vie politique passés au tamis de la réalité vécue de près par un observateur et un acteur de ce monde si particulier. Un régal !

Mais si Philippe de Villiers nous donne à voir ce qu’il a vu, je dois me résoudre encore une fois à commenter avec tristesse et désolation ce que je vois.

Pauvres « Républicains », je les plains ! Je suis né en 1961 et j'ai connu l’époque où le RPR avait du courage et le montrait dans son programme de gouvernement, en 1986/88 notamment (au bras de l’UDF d’ailleurs, avec une base parfois plus droitière…). Déjà à l’époque, mais savent-ils faire autrement de la politique (on se souvient des autocollants « Sarkozy fachiste » arborés par notre belle jeunesse socialiste en 2007), les militants ou sympathisants du RPR étaient traités de fachos par les socialo-gauchistes mais ils n’avaient pas peur... en ce temps-là.

Mais que sont-ils devenus ces français courageux ? Parce que Nadine MORANO cite de Gaulle en insistant bien sur le fait que la France, historiquement de race blanche..., accueille des étrangers et que c'est même la grandeur de la France ajoute-t-elle un peu plus tard, la voilà sanctionnée. Expliquez-moi la raison de ce délire.

En effet, ce qu'elle dit n'est que la vérité. Si débat il devait y avoir c'est effectivement sur le point de savoir si la France restera un pays majoritairement de race blanche, accueillant des étrangers, ou si ce pays deviendra clairement multiethnique, renonçant volontairement ou de facto en tout cas à ses origines premières. Cette phrase du général de Gaulle avait par ailleurs été reprise abondamment par la presse ces derniers temps avant que Nadine MORANO ne la cite elle-même.

Charles de Gaulle a incarné la Résistance, c'est à dire le courage face à la pensée dominante et au renoncement car, ne l'oublions pas, la France entière était très majoritairement pétainiste au moment de l'armistice pour mettre fin à la débâcle. Il fallait des hommes véritablement visionnaires pour imaginer dès le début qu’une autre voie pouvait s’offrir à la France. Et on peut penser que Pétain a constitué un paratonnerre pour les français avec le gouvernement de Vichy. Le débat n’est pas clos à ce sujet. Enfin, j’ose l’espérer… même si les français sont sommés désormais d’avoir une vision totalement manichéenne de ce passé, avec le mal d’un côté et le bien de l’autre.

Alors, si aujourd'hui "Les Républicains" préfèrent se ranger en quelque sorte du côté des BOF contemporains (Beurre Œuf Fromage, pour nos plus jeunes lecteurs) et se coucher devant la dictature socialo-gauchiste de la pensée unique, libre à eux ... mais sans moi.

Les français risquent de leur donner la correction qu’ils méritent aux élections régionales, en tout cas au premier tour. Peut-être comprendront-ils alors, avant qu'il ne soit trop tard, les raisons de leur colère.

J’ai déjà dit dans mes textes précédents que l’article 1 (oui, le premier article, pas n’importe lequel !) de la constitution de 1958 précise que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. ». Alors, vous me direz que les choses évoluent. Certes, en tout cas pour nous, occidentaux. Mais peut-on seulement en parler ?

Chaque peuple à travers le monde proclame pourtant encore la fierté de ses racines qu’il revendique, mais pas nous, plus nous. M. ERDOGAN vient d’ailleurs d’en faire la démonstration dans un meeting à Strasbourg destiné aux français d’origine turque, voire aux turcs français plus vraisemblablement selon lui. En Asie, il en va de même. Il n’y a pas si longtemps de cela, Aimé Césaire revendiquait fièrement sa négritude. Inutile de poursuivre tant les exemples sont nombreux…

Le choix de l’Europe de renoncer à ses racines va-t-il vraiment dans le sens de l’histoire ? Peut-être… à long terme, dans ce monde globalisé que l’on nous promet et qui s’inscrit dans une certaine logique. Mais, ici et aujourd’hui, nos compatriotes n’ont-ils pas le droit de participer à ce choix ? Sûrement. Cette liberté leur est-elle accordée ? Manifestement, non. Angela MERKEL décide ainsi seule d’accueillir des centaines et des centaines de milliers d’étrangers qu’elle nous somme ensuite de bien vouloir recevoir également, l’Union européenne veut imposer des quotas de répartition entre pays européens,… La vérité est là pourtant, et je le dis solennellement. Une telle politique relève du pouvoir souverain des peuples à disposer d’eux-mêmes. Sans quoi, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une tyrannie, avec les droits inhérents qui appartiennent alors aux peuples comme l’ont si bien conceptualisé nos penseurs voici déjà plusieurs siècles….

Cela dit, je me répète mais je crois que c’est une des dernières chances (si ce n’est la dernière) de pouvoir exprimer notre opinion sur le sujet, l’évolution du peuplement de nos pays. Je veux parler du peuple français mais également de tous les peuples européens. Deux questions se posent, tout simplement. Cette réalité est-elle bien comprise et acceptée ? Dans l’affirmative, à quel rythme nos peuples souverains sont-ils disposés à renoncer à leurs racines ancestrales pour se fondre dans un nouveau peuple, très certainement moins homogène en termes de valeurs et porteur inévitablement d’une nouvelle civilisation, ou de nouvelles formes de civilisations, le cas échéant antagonistes.

Peuple français, peuples européens, entendez cet appel. Personne n’a le droit de vous retirer le pouvoir de choisir votre destin. Et si c’était le cas, alors, effectivement, le legs le plus précieux qui constitue l’âme de nos pays aurait vécu, à savoir la démocratie. Est-ce bien cela que vous souhaitez ?

Patrick CLEMENT

Boulogne, le 9 octobre 2015

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