LA MASCARADE DE L’ELECTION DU PRESIDENT DE LA COMMISSION EUROPEENNE A UN SOI-DISANT SCRUTIN UNIVERSEL PSEUDO INDIRECT
Découvrant que des journalistes de bonne foi nous vantaient dans leurs articles l’ouverture démocratique de l’Union européenne grâce à une innovation du traité de Lisbonne qui consisterait à faire élire le président de la commission européenne à travers le vote du 25 mai prochain de l’élection des parlementaires européens, je suis resté interloqué. En fait, ce serait plutôt un scrutin au suffrage universel indirect comme l’est celui de nos sénateurs élus par les conseillers municipaux, les conseillers généraux,… Même si en l’occurrence, c’est un système pseudo indirect, encore plus hybride, puisqu’il aurait fallu que le vote des parlementaires donne une automaticité dans la désignation du nombre des représentants à la commission européenne qui, elle, aurait alors élu le président de la commission européenne pour être dans le même système de suffrage indirect que le Sénat.
Vous trouverez en fin d’article les termes exacts de ce dispositif.
En fait, c’est encore une mascarade sortie tout droit du cerveau technocratique d’un fonctionnaire bruxellois pour faire croire au bon peuple, tellement stupide qu’il ne se rendra pas compte de la supercherie, que l’on rendrait plus démocratique les instances les plus controversées de l’Union européenne. Effectivement, la commission européenne est régulièrement l’objet d’attaques de la part de ceux qui dénoncent le caractère peu démocratique des institutions européennes et le poids jugé exorbitant en particulier de la commission dans le processus décisionnel.
Mais ne rentrons pas dans le détail. Evidemment, les électeurs se rendront aux urnes pour élire, non pas leur député d’ailleurs, mais une liste de futurs députés, hors sol, qui les représenteront au Parlement européen en fonction de l’orientation politique retenue. En aucun cas, ils ne voteront pour le président de la commission européenne. C’est une supercherie qui ne trompe personne. C’est de la pure propagande bruxelloise. Bien sûr, le résultat du vote pourrait avoir une influence sur la couleur politique du futur président de la commission européenne. Quoi que, notre cerveau technocratique a évidemment pondu un système encore plus tordu puisque ce sont en réalité les chefs d’Etat qui proposeront au vote du Parlement le candidat au poste de président de la commission européenne. Et, par exemple, Mme MERKEL considère que le résultat des élections du parlement n’entrave pas la liberté de choix des chefs d’Etat dans cette désignation, nonobstant le poids politique obtenu par les différentes listes et donc l’éventuel candidat naturel porté par la liste ayant obtenu le plus grand nombre de parlementaires européens.
Voilà l’Europe dont on ne veut plus, cette Europe de l’Inefficacité, des mécanismes complexes qui conduisent aux résultats catastrophiques que l’on connait en matière d’immigration,…
Alors, de même que nous ne pouvons pas adhérer à des marionnettes, ces créations frankestaïennes, que représentent un Herman Van Rompuy, pseudo président du conseil européen, ou une Catherine ASHTON, pseudo représentant de l’Union pour les affaires étrangères, nous ne voulons plus de ce machin ventripotent et hideux.
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 25 avril 2004
http://www.touteleurope.eu/actualite/comment-sera-elu-le-futur-president-de-la-commission-europeenne.html
Comment est désigné le Président de la Commission européenne avec le Traité de Lisbonne ?
Le Traité de Lisbonne modifie le mode de désignation du président de la Commission, en renforçant le poids du Parlement européen dans le processus. Les chefs d'Etat et de gouvernement proposeront au Parlement européen un candidat à la présidence de la Commission, "en tenant compte des élections au Parlement européen". Le candidat devra ensuite être approuvé par le Parlement européen à la majorité des membres qui le composent (soit 376 députés sur 751).
C'est cet extrait qui constitue la véritable nouveauté du Traité. Selon plusieurs observateurs, il impliquerait que, désormais, le Président de l'exécutif bruxellois devrait être de la même couleur politique que le parti arrivé en tête des élections européennes. Une procédure qui se rapproche de celle existant dans les régimes parlementaires.
Le Conseil européen garde la possibilité juridique de proposer un candidat indépendamment du résultat des élections, mais le Parlement peut alors le refuser.
Cette référence renforce l'enjeu politique lié au scrutin européen, traditionnellement marqué par une forte abstention (près de 57 % en 2009).
Le candidat du parti remportant les élections européennes sera-t-il automatiquement désigné Président de la Commission ?
"Oui, si la victoire est suffisamment nette", juge le député européen Alain Lamassoure.
Le Parlement européen ne pourra toutefois pas prendre l'initiative de proposer aux chefs d'Etat et de gouvernement un candidat à la Présidence de la Commission ; son rôle se limite à un droit de véto qu'il peut exercer sur le candidat proposé par le Conseil européen (réunissant les chefs d'Etat et de gouvernement). Dans ce cas, le Conseil européen est tenu de proposer un nouveau candidat dans le délai d'un mois.
Mais en pratique, l'influence du Parlement sera d'autant plus grande que les partis politiques européens (et notamment le groupe majoritaire au sein de l'hémicycle) sauront s'organiser pour suggérer au Conseil européen le nom d'un candidat à la présidence de la Commission.
L'actuelle Commission dite Barroso II a pris ses fonctions le 10 février 2010.
"Les partis politiques européens l'ont bien compris", explique M. Lamassoure, "chacun s'organise pour annoncer à l'avance le nom de son candidat, si bien que le vainqueur sera désigné en fait par le corps électoral lui-même".
Les principaux partis ont déjà désigné leurs candidats :
• Martin Schulz, actuel président allemand du Parlement européen, pour le Parti socialiste européen (PSE) ;
• Le Grec Alexis Tsipras, leader du mouvement Syriza, pour le Parti de la gauche européenne ;
• le Français José Bové et l'Allemande Ska Keller pour Europe Ecologie Les Verts,
• le Belge Guy Verhofstadt pour l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE),
• l'ancien Président de l'Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, pour le parti populaire européen (PPE).
La chancelière allemande Angela Merkel estime en revanche qu'il n'existe aucun "lien automatique" entre le parti qui remporte les élections européennes et le prochain président de la Commission européenne. Plusieurs chefs d'Etats et de gouvernements européens partagent également cet avis. C'est pourquoi plusieurs analystes s'attendent à ce qu'aucun des candidats officiels ne soit finalement choisi par le Conseil européen, quel que soit le résultat des élections.