LA FRANCE EST-ELLE ENCORE UNE DEMOCRATIE ?
Vous riez, disait Lafontaine, et bien préparez-vous à pleurer oserai-je répondre, avec moins de talent je le reconnais bien volontiers.
Je l’ai déjà écrit, il y a dictature et dictature. Sans rentrer dans un débat sur les différents degrés de la dictature, je crois pouvoir dire que l’on pénètre dans son périmètre à partir du moment où la vérité est manipulée par le pouvoir et/ou que la vérité ne peut plus éclore car le débat est confisqué.
Où sont les preuves ?
Elles sont nombreuses et s’accumulent d’ailleurs incidemment depuis de nombreuses années. Trois exemples récents pour faire court et vous permettre de juger par vous-même mais le but du jeu est bien d’éveiller les consciences pour que chacun se constitue sa propre liste et la fasse connaître à tous.
L’affaire de la manifestation pour tous. Au-delà des manipulations du pouvoir pour inciter les français à ne pas venir manifester, je regrette, encore une fois, car je l’ai déjà dit par le passé, qu’aucune investigation minutieuse n’ait été entreprise par les médias pour faire la vérité sur le nombre de manifestants. Enfin, bon sang, à qui fera-t-on croire que de nos jours, il n’est pas possible d’avoir un décompte du nombre de manifestants précis à quelques pourcents près. Rien de nouveau sous le soleil mais ce manque de curiosité me laisse pantois…
L’affaire Clément MERIC. Merci aux sites internet tels que celui de RIPOSTE LAIQUE de nous permettre d’approcher la vérité. Je ne reviendrai pas sur la manipulation entreprise par les plus hauts responsables de l’Etat pour intoxiquer nos concitoyens, sauf pour préciser tout de même que cette seconde nature de la gauche dans sa tendance à « l’intox » se révèle d’une toute autre nature justement lorsque celle-ci détient les clés du pouvoir… La manipulation par l’Etat n’a pas le même sens ni la même portée que celle exercée par une force politique dans l’opposition. Cherchez l’erreur ! En tout cas, si j’ai trouvé des éléments d’information sur cette malheureuse affaire qui s’est soldée par la mort accidentelle d’un homme, ce n’est pas dans les médias traditionnels que je les ai trouvés, y compris ceux que l’on penserait le mieux à même en principe de constituer une digue face à la désinformation, mais dans les réseaux dits sociaux qui, heureusement, ont enfourché une monture journalistique qui fait par ailleurs défaut. Il ne s’agit d’ailleurs pas de prendre parti mais juste de constater que la recherche de la vérité, pourtant facile puisque de nombreuses sources étaient disponibles, n’a pas été véritablement poursuivie par nos médias. Je conserverai enfin un silence poli, car dépité, sur la capacité qu’ont nos partis politiques dits d’opposition à se coucher devant la parole officielle qui nous est imposée via les médias quasiment non moins officiels en l’occurrence…
L’affaire des allocations familiales. Des allocations familiales ? Eh oui, des allocations familiales. Vous savez, il parait qu’il y a un grand débat portant sur le déficit lié à notre politique familiale. Un débat ? Quel débat ? Avez-vous entendu parler de la manière dont sont attribuées les allocations familiales ? Par exemple, savez-vous que « quelle que soit votre nationalité, vous pouvez bénéficier des prestations familiales » (Caisse d’allocations familiales) ? Puisque le sujet vient sur la table, ne pourrait-on pas engager la discussion, simplement engager la discussion je dis bien, sur le bien-fondé d’attribuer des allocations familiales à des étrangers. Notre bon hebdomadaire, Valeurs actuelles, s’étonne dans son numéro de cette semaine du fait que tout parent algérien installé en France pourra toucher des allocations familiales au titre de ses enfants, nés en Algérie, qui décideraient de le rejoindre (même si les enfants ont pénétré en France en dehors de toute procédure de regroupement familial). C’est bien ! Mais justement, c’est inquiétant de constater que même un hebdomadaire honnête sur le plan journalistique comme celui-là n’en profite pas pour faire un dossier sur les conditions d’attribution des allocations familiales aux étrangers. Encore une fois, pour en débattre, informer les français, et valider dans notre pacte républicain qu’il est bien légitime que des étrangers bénéficient d’allocations familiales dont le fondement est d’aider pourtant a priori les parents d’enfants français…
Alors, vous me direz que les partis politiques sont eux-mêmes muets. Oui, c’est vrai et c’est sans doute le plus inquiétant même si la presse a son rôle d’alerte, de vigie, à jouer. Mais, effectivement, que les partis, et surtout évidemment, les partis d’opposition, ne jouent même pas leur rôle d’animation du débat démocratique, c’est sans doute un signe d’une sorte de consentement tacite devant cette forme de dictature insidieuse de la pensée qui veut que certains sujets soient désormais tabous. Définitivement ? L’avenir nous le dira. Mais constater que même un parti comme le Front National, censé défendre les « nationaux », n’engage pas le débat sur ce terrain-là en dit long sur l’affaiblissement de notre capacité démocratique. Et je ne parle que de débat à ce stade…
Voilà trois « affaires » récentes qui témoignent d’une plongée inquiétante de notre pays dans l’apathie démocratique. Je ne sais pas pour vous, mais moi je suis inquiet. Car s’il m’est arrivé d’en vouloir aux français pour leur choix selon moi catastrophique en matière électoral, il est difficile de leur reprocher, car ils n’en ont ni le temps ni forcément les moyens, de ne pas être bien informés des sujets qui mériteraient pourtant un débat franc et sincère.
La dictature commence par de petits renoncements, consentis,… puis imposés… !
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 14 juin 2013