L'INSTALLATION DU "HAUT CONSEIL DE L'INFORMATION"
La possibilité de s’exprimer librement est désormais largement battue en brèche comme on peut le voir à travers les condamnations récentes d’Eric ZEMMOUR et d’autres pour des opinions qu’ils avaient exprimées publiquement sans que l’on puisse pourtant honnêtement les suspecter d’incitation à la haine raciale. Désormais, dans tous les domaines, il est difficile de pouvoir donner son point de vue pour participer à un débat démocratique dont l’objet est pourtant justement de favoriser la confrontation d’idées différentes afin de permettre aux uns et aux autres de se faire leur propre opinion.
Ce constat se double d’une réalité avérée sur la forte proportion de journalistes classés comme étant à gauche, ce qui est leur droit, mais ce qui va se traduire dans la « déontologie » actuelle de la presse à privilégier le point de vue du journaliste au détriment d’un exposé plus objectif des faits abordés. Ainsi, il est difficile au citoyen dont la profession n’est pas de s’informer de tout, et qui n’en a surtout pas le temps, de pouvoir avoir une présentation équilibrée de tel ou tel fait ou de tel sujet.
Le fait d’avoir une liberté d’expression brimée et de subir une présentation souvent orientée de l’actualité aboutit finalement à un déficit de démocratie dans notre société, ce qui en soi est contestable, mais ce qui surtout conduit à ne pas pouvoir aborder les problèmes dans leur réalité et à en rechercher par conséquence les solutions adaptées.
Les médias constituent un « quatrième pouvoir » depuis désormais plusieurs décennies, en référence aux trois pouvoirs évoqués par Montesquieu (exécutif, législatif et judiciaire) ayant vocation à s’équilibrer les uns les autres. La puissance des médias est désormais telle que, combinée au développement des sondages d’opinion, elle permet de « faire l’actualité » en mettant en avant tel sujet ou tel individu sous l’angle qui leur semble opportun. La quadrature du cercle est même atteinte dans le jeu de courte échelle que se font les médias et les instituts de sondage dans la mesure où la presse est en capacité de porter un sujet de manière intensive, ce qui promeut ce sujet dans les enquêtes d’opinion comme étant un sujet d’importance, ce qui donne toute légitimité aux médias pour continuer à en faire un sujet d’actualité. CQFD.
Sans rentrer dans une analyse détaillée, on pourrait de manière très résumée considérer qu’au « règne » de l’ORTF des années 1960 et 1970, favorisant effectivement l’expression de l’Etat, a succédé à partir des années 1980 la montée en puissance d’une presse animée par les défenseurs de l’esprit de mai 68. Le balancier est parti dans l’autre sens mais avec le même excès. Ce phénomène serait à rattacher à l’évolution idéologique de la gauche à partir des années 70 sur le tempo des idées de mai 68.
Les tentatives de contrecarrer ce phénomène se sont pourtant soldées par un échec en termes d’audience (le « Quotidien de Paris », la « Cinq »,… sans parler des organes de presse classés « plus à droite »…). Aujourd’hui, seul internet constitue une voie salvatrice pour tenter d’avoir accès à une information non formatée par les concepteurs de la « pensée unique ».
La mise en place d’un « Haut Conseil de l’Information » permettrait non pas de constituer un contre pouvoir à celui des médias mais d’offrir au citoyen un lieu présentant les interprétations variées proposées par les médias sur un sujet donné, doublé surtout d’une vitrine construite pour apporter un éclairage complémentaire à partir de faits et d’analyses.
Un rapport annuel pourrait être réalisé pour identifier notamment les dérives flagrantes constatées en matière de déviations journalistiques. Afin de pouvoir « coller » à son temps, il conviendrait impérativement qu’un site internet soit donc créer pour assurer la réactivité à l’actualité qui seule donnerait son sens à ce HCI. Ainsi, sur le même principe que le site « hoaxbuster » qui permet de savoir si une rumeur est fondée ou non, le site du HCI permettrait d’avoir quasiment en temps réel un éclairage complet sur un sujet d’actualité donné, avec en principe une certaine autorité ou légitimité de l’information communiquée.
Le HCI serait rattaché au Premier Ministre et pourrait être opérationnel en partenariat avec le Service d’Information du Gouvernement mais avec un budget propre pour garantir son autonomie. La composition devrait également être conçue de manière à donner des preuves d’indépendance vis à vis du pouvoir en place.
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 25 septembre 2011