ELOGE DE MANUEL VALLS
En ces temps d’inconscience bizarrement partagée par une partie de la gauche irresponsable et des médias obsédés désormais par la défense à tout prix de la veuve et de l’orphelin, ce qui en soit en serait pas répréhensible, mais malheureusement et de manière désespérante, ce qui se fait sans recul sur les situations observées pour porter une analyse, je prends la parole. Que des partis empêtrés dans une posture dont ils ne savent plus comment sortir puissent persévérer est une chose, mais que des journalistes refusent la vérité prête à incompréhension, à moins qu’ils ne soient inféodés à une idéologie politique qui les aveugle. Ouvrez les yeux, réveillez-vous !
Après Georges MARCHAIS déclarant en 1980 (et oui déjà) que le niveau d’immigration était bien trop élevé, après que Michel ROCARD ait eu l’honnêteté de reconnaître que la France ne pouvait pas accueillir toute la misère du monde, voilà un autre héraut venu de notre gauche devenue curieusement libertaire depuis 40 ans oser tenir un langage de lucidité et de courage.
Qu’il est facile d’entonner l’air de la défense de tout un chacun, sans d’ailleurs vraiment en subir les conséquences dans sa vie quotidienne pour ces beaux parleurs, mais qu’il est plus courageux de poser un constat lucide. Surtout, « ne dîtes pas que je suis un élu de gauche quand j’essaie de mener une politique contraire aux dix commandements de mon parti », tel pourrait être le titre d’un livre consacré aux élus de gauche tenant un discours en off aux antipodes de leurs élites partisanes. Cela confine presque à l’écœurement sur un tel sujet qui engage désormais l’avenir de notre pays. Mais s’en soucient-t-ils dans les hautes sphères partisanes, ou la fin ne justifierait-elle pas tous les moyens. L’esprit de Munich, l’esprit de Munich, aurait tonné notre pauvre Philippe SEGUIN. Où es-tu ?
Alors, chapeau Monsieur VALLS, vous avez toute ma reconnaissance et mon respect. Bien sûr, c’est criminel de jouer avec ces pauvres immigrés clandestins en leur faisant croire qu’une solution sera trouvée et, surtout, en donnant de l’espoir à leurs compatriotes restés au « pays ». Touchent-ils un pourcentage sur l’argent gagné par les filières clandestines ? Evidemment, on ne peut pas ainsi jouer avec le feu. Se donner bonne conscience à bon compte, c’est un peu facile, même quand on représente une autorité religieuse… A ce propos, sauf le respect que l’on doit aux institutions religieuses, ce n’est pas parce que l’on vit de sa religion en quelque sorte, que l’on peut se prétendre l’unique interprète de Dieu. On n’exprime que ses propres convictions. Dieu n’appartient à personne, qu’on se le dise.
Puisque vous ne voulez pas comprendre, eh bien oui, fermons nos frontières que l’Europe ne sait pas protéger. C’est plus facile de fixer la taille des haricots verts que de protéger des frontières surtout lorsque l’on est tombé dans la marmite du total libre-échangisme. Voilà ce que vous aurez gagné !
Halte au feu. Plus de trente ans de folie. Voulez-vous donc encourager le racisme, réduire à néant les possibilités d’assimilation, lever un jour prochain les français d’origine immigrée contre les nouveaux arrivants qui viendront menacer le maintien des aides qui leur sont accordées.
Prenez vos responsabilités mais ne vous étonnez pas des conséquences de vos actes ou des paroles qui auront couvert ces actes. Car si un trait caractérise bien le journalisme « nouvelle vague », c’est bien cette capacité ou cette aisance à retourner sa veste au gré des situations et en fonction de ce que l’on veut prouver (ou se prouver ?). Non ? Prouvez-nous le contraire alors !
Patrick CLEMENT
Boulogne, le 28 mai 2011