L’ACCORD AVEC LA TURQUIE EN MATIERE D’IMMIGRATION SERAIT UN PIEGE REDOUTABLE !
Dans mon dernier article sur le sujet, datant du 21 avril 2015…, j’alertais une nouvelle fois sur la folie des pays européens en matière d’immigration, incapables d’appliquer la politique mise en place avec efficacité par l’Australie.
Quelques centaines de milliers d’immigrés plus tard, à cause notamment d’un appel d’air pour le moins stupide lancé par une Angela MERKEL aveuglée par une démographie en berne en Allemagne, un patronat avide de main d’œuvre bon marché et une doxa bruxelloise angélique et suicidaire en matière de multiculturalisme béat. L’égoïsme déguisé en pulsion humanitaire, il fallait y penser…
Comme je l’avais dit, ainsi que bien d’autres, le remède se révèle très logiquement être une catastrophe à la fois pour l’équilibre de nos Nations, comme nous le savons désormais depuis plusieurs décennies, mais pour les conditions d’accueil également de populations attirées par un eldorado imaginaire. Honte à vous pauvre Angela MERKEL, qui devrez répondre de vos actes, mais aussi honte aux dirigeants européens incapables de s’opposer à vos dérives utopiques.
L’Europe n’est pas une Nation ; elle n’est qu’un regroupement de Nations. Preuve en est faite. Mais les conséquences pour l’élaboration d’une nouvelle construction européenne ne sont toujours pas tirées. Il faudrait des chefs d’Etat dignes de ce nom pour cela.
Angela MERKEL a donc pris son bâton de pèlerin pour essayer de réparer ses bêtises, et elle n’a rien trouvé de mieux que de se tourner vers la Turquie dont le double jeu, le triple jeu, voire le quadruple jeu…, nous a déjà été démontré par son attitude particulièrement ambigüe vis-à-vis de l’Etat islamique, notamment.
Je crois que les dirigeants européens devront un jour répondre devant l’histoire de leur lâcheté qui se manifeste une fois de plus vis-à-vis de ce pays. La Turquie n’est pas un pays européen et nous devons cesser de lui faire croire qu’elle le sera un jour tout cela parce que, durant la guerre froide, les américains avaient intérêt à voir cet allié, membre de l’OTAN, arrimé plus solidement à l’Ouest. Il faut désormais mettre un terme à cette hypocrisie, à cette lâcheté désormais, en ne méprisant pas les turcs mais en leur proposant, comme je l’ai dit voilà de nombreuses années, un accord d’association, et non une intégration (je n’étais pas le seul bien entendu).
L’Union européenne se vautre aujourd’hui devant la Turquie pour faire face aux vagues migratoires successives qu’elle est incapable d’endiguer car l’Europe n’étant pas une Nation, aucun chef d’Etat digne de ce nom ne peut mener une politique au titre de la Nation européenne, préservant son territoire et dissipant les sombres nuages à l’horizon de conflits à venir sur son sol du fait d’une intégration rendue de plus en plus impossible.
La solution, chacun la connait, consisterait à assurer l’installation de camps de réfugiés sur place puisque, par définition, de vrais réfugiés auraient pour vocation de réintégrer leur pays dès que les conditions le permettraient. Ces camps devraient être financés par l’ONU, et pas seulement par l’Europe, avec l’encadrement et le soutien des multiples organisations internationales existantes sur le plan de leur mise en œuvre pratique.
Soit il est possible de les installer dans une partie du territoire des pays actuellement en conflit, soit il convient de négocier avec les pays limitrophes un accord pour une installation sur leur territoire sachant que c’est l’intérêt de ces pays limitrophes de se voir aider financièrement pour l’accueil de ces réfugiés; la Turquie étant comprise dans ces pays d’accueil provisoire.
Par conséquent, les 3 milliards, ou 6 milliards, et demain les dizaines de milliards réclamés par la Turquie, devraient être consacrés à l’installation de ces camps et à la protection de notre espace européen. Et n’oublions pas que si nous nous en remettions à la Turquie, cela voudrait dire, au-delà des sommes considérables qui augmenteraient nécessairement d’année en année, que nous serions à la merci d’un chantage de la part de ce pays pour tout autre sujet. Ne venons-nous pas d’ailleurs de subir les prémisses de cette forme de chantage d’ores et déjà de la part d’une Turquie qui fermait les yeux sur les vagues d’immigrés passant sur son territoire pour rejoindre l’Europe, tout comme elle laissait les combattants islamistes vaquer à leurs occupations en franchissant sa frontière…
D’autre part, il n’est pas besoin d’ouvrir la possibilité aux turcs d’une libre circulation sans visa, ce qui provoquerait là encore une situation pour le moins incontrôlable.
Enfin, il est temps comme je viens de le dire de transformer cette promesse d’intégration à l’Union européenne en un accord d’association qui scellerait un véritable partenariat économique, mais pas seulement, comme l’Union européenne le fait avec d’autres pays… non européens.
Nos pays européens doivent se doter d’une politique ambitieuse en matière d’immigration en anticipant les flux migratoires qui ne seront pas seulement liés aux conflits. C’est urgent !
Puisse la lucidité revenir sur cette pauvre terre parmi nos dirigeants européens en particulier. Lucidité et courage également, voire courage surtout peut-être. Diriger un pays n’a rien à voir avec la gestion à la petite semaine… Il faut avoir une vision à long terme et inscrire sa réflexion dans le cadre d’une civilisation à préserver et à développer.
Patrick CLEMENT
Boulogne le 9 mars 2016