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ALLIANCE REPUBLICAINE DE PROGRES

LES SENS DE LA VIE (3)

15 Janvier 2015 , Rédigé par Patrick CLEMENT

POURQUOI SUIS-JE SUR TERRE ?

Evacuons d’emblée l’hypothèse, que certains retiennent, selon laquelle il n’y a rien après la mort et, son corollaire, que la vie n’est que le fruit du hasard. Car alors, très naturellement, la vie se résumerait pour les tenants de cette thèse à faire en sorte que ce temps donné sur terre soit fructueux individuellement et, si possible, collectivement. En d’autres termes, il s’agirait de construire un parcours individuel dans lequel il serait possible de s’épanouir sur le plan personnel et professionnel, et de le faire dans une organisation sociale qui assure au mieux cet épanouissement, donc dans le respect d’un cadre accepté et évolutif. Pour reprendre les termes de Jean-Jacques ROUSSEAU, on pourrait parler d’une sorte de « contrat social » qui assure une certaine stabilité dans nos conditions de vie.

Et loin de moi l’idée de dénier toute sa valeur à cette conviction au sens large. Mais je ne m’y attarderai pas plus car je considère que, dans ces conditions, c’est à chacun de construire sa vie pour qu’elle lui apporte tout ce qu’il peut en attendre, ici-bas. En conséquence, chacun conçoit bien que le sens de sa vie prend alors une dimension multiple qui s’incarne totalement dans les différentes facettes de la vie sociale. La réponse appartient donc à chacun et, pour le coup, en dehors de tout déterminisme extérieur. Enfin, en principe, puisque les conditions de l’organisation sociale viendront tout de même interférer avec les possibilités d’épanouissement qui s’offrent à chacun. Mais disons, pour simplifier, que cela relève plus précisément de l’organisation politique considérée et de la réalisation de ses potentialités individuelles de vie.

Je ne sous-estime certes pas les contraintes que peuvent faire peser sur les individus cette organisation politique, laquelle, dans certains pays, s’inscrit plus ou moins fortement dans le cadre du respect d’un référent religieux qui s’impose à tous. Mais, encore une fois, mon propos est ici de m’interroger surtout sur le sens de la Vie sur terre dans une dynamique qui transcende le simple passage sur terre pour se projeter vers un « après » que nous ignorons mais que nous pressentons.

Par conséquent, quel est donc le sens de la Vie sur terre à partir du moment où l’on considère que cette vie n’est pas limitée à un parcours fermé qui va de la naissance à la mort mais à un segment de droite qui avait, sur cette même droite, un « avant » et qui aura un « après » ?

Paradoxalement, le sens de cette vie conçue à l’aune de cet « après », peut d’ailleurs rejoindre le sens de la Vie que se donnent ceux qui pensent que le terme de notre vie est tout simplement la mort.

En effet, je considère qu’il ne nous est pas encore possible de démontrer que la mort n’est qu’un passage vers un « ailleurs », un « après ». Bien entendu, nous avons tout de même de multiples indices de l’existence ou en tout cas de la possibilité de cet « après », mais ils ne sont pas encore reconnus comme des preuves au sens scientifique du terme. Je pense ici notamment aux manifestations de la vie dans l’au-delà qui nous sont décrites depuis la nuit des temps et qui le sont de plus en plus à travers le prisme de nos outils modernes d’investigation et d’expérimentation. En particulier, les expériences de vie après la mort de ceux qui étaient cliniquement reconnus morts mais sont « revenus » à la vie, sont tout à fait significatives. Mais elles font toujours débat, justement, quant à leur signification précise. Nous y reviendrons un peu plus loin de manière plus approfondie.

Ainsi, bien qu’étant persuadé moi-même de la réalité de ces phénomènes, car intimement convaincu qu’il y a quelque chose après la vie, la règle d’or que je souhaiterais voire adoptée par tous, athées, agnostiques, croyants,…, ou persuadés de l’existence de cette vie après la vie, c’est de nous assurer que les conditions de la découverte de la Vérité soient bien réunies et préservées. Cette potentialité d’aller, génération après génération, vers un tel Progrès, compris dans ce sens, c’est bien la règle d’or que nous devrions nous fixer.

Je m’explique. Ce qui peut tous nous rassembler en effet, c’est de nous assurer que notre champ de la connaissance puisse s’agrandir au fur et à mesure des progrès accomplis par les générations qui se succèdent. Ainsi, j’ai le sentiment que nous pouvons tous nous rejoindre autour de ce but en termes d’organisation de la vie terrestre : préserver les conditions de compréhension des mécanismes de la vie, ici sur terre, et progressivement, dans l’univers. C’est à cette condition fondamentale me semble-t-il que nous pouvons nous rassembler pour donner un sens commun à notre vie, les uns et les autres.

Je conçois que ce sens commun, partagé, sera moins prononcé pour ceux qui n’envisagent pas une suite à ce parcours terrestre, bien qu’après tout, même s’ils ont la conviction qu’il n’y a rien après leur vie, pourquoi se dispenser de pouvoir en être sûr en développant nos connaissances. De même, pour ceux qui ont fait leur telle ou telle religion ou croyance spirituelle, le fait d’approcher un peu mieux ce qui pourrait constituer cet après-vie, ou en tout cas mieux comprendre le monde et l’univers, ne devrait pas leur faire peur, à moins justement qu’ils ne redoutent ce que l’on pourrait découvrir…

La Vérité existe, donc elle est, et donc on peut la connaître !

Voilà par conséquent le sens immédiat de la vie qui me semble le plus essentiel et qui peut être commun à tous, partagé par tous : préserver et favoriser autant que possible les conditions de développement de la connaissance nous menant vers la Vérité.

Plongé dans des réflexions spirituelles depuis mon plus jeune âge, je me souviens qu’adolescent, j’étais arrivé à la conclusion que si quelque chose existait après la vie, et que si ce que nous appelions Dieu existait, sous une forme ou sous une autre, alors nous ne pourrions pas en percevoir les mystères puisque justement cela relevait de l’après-vie. Aujourd’hui, ce point bloquant pour moi, à l’époque, me semble dépassé. Je crois en effet que nous devons progresser vers cette Vérité et que s’ouvriront à nous alors, au fur et à mesure, des espaces de compréhension, d’appréhension de la réalité je dirais, que nous ne pouvons pas concevoir aujourd’hui. Peut-être, également, la rencontre effectivement constatée, un jour, avec des êtres vivants venant d’autres planètes, constituera là aussi un puissant accélérateur de nos connaissances…

En clair, cela veut dire qu’il n’est pas interdit de penser qu’en fonction de notre stade d’évolution, il nous soit permis de mieux définir cet au-delà, et peut-être, en fonction de cette maturité, de rentrer de manière directe en contact avec cet espace actuellement inconnu, un jour là-aussi... Tout simplement parce que cela voudrait dire que nous aurions franchi une étape, mais je ne doute pas non plus que nous découvririons alors que de nouvelles étapes nous attendent comme je pense qu’après notre passage dans l’au-delà, nous ne serons pas dans un état figé mais que nous évoluerons dans un nouvel « espace de vie, d’existence », séquencé là-encore par des étapes. Enfin, comme je l’ai déjà dit, rien n’interdit de croire aussi que des avancées dans cette connaissance seront le fait de « révélations » pour nous permettre de progresser plus vite dans notre quête.

En cela, je tiens compte finalement des croyances qui ont préexisté autrefois dans les différentes civilisations, nous proposant une mise en scène de ce que serait notre vie dans l’au-delà. Cela peut être en effet attribué à une construction humaine pour surmonter le défi que constitue ce mystère de la mort mais cela peut aussi représenter la traduction de songes qui expriment ce que certains ont pu recevoir de l’au-delà pour les mettre sur la voie. J’aime avoir cette ouverture d’esprit qui ne m’interdit aucune piste sachant que je ne les impose à personne et que je les garde en moi comme de simples possibilités ou potentialités, à vérifier...

Alors, ce sens immédiat, commun, de la vie sur terre, pour ceux qui croient en un au-delà, mais aussi finalement pour ceux qui n’y croient pas, s’ils l’acceptent, consisterait à progresser vers cette connaissance. Par contre, cette marche en avant, synonyme sur le plan scientifique d’une certaine maîtrise de l’Homme sur la nature, doit et devra s’inscrire dans une éthique sans laquelle le concept même de civilisation universelle que nous entrevoyons risquerait d’être en lui-même altéré.

Bien entendu, je ne vis pas dans une bulle spirituelle. Cette vie sur terre doit aussi se construire de telle manière que chacun, justement, ait les conditions de vie matérielle qui lui permettent de s’enrichir, non pas matériellement, en tout cas ce n’est pas l’objet en l’occurrence, mais humainement et socialement, pour assumer cet objectif de découverte de la Vérité, en le faisant sien, à son niveau. Ainsi, sans écarter ce qui fait notre quotidien, et cette lutte entre le bien et le mal qui représente la quintessence de l’homme, je dirais bien entendu que notre organisation sociale et l’organisation de l’ensemble de nos sociétés à travers le monde doivent répondre à cet objectif final tout en assurant les conditions de ce bien-être, sans être idéaliste toutefois.

Cela dit, je suis persuadé que si nous étions tous convaincus de la réalité de cet horizon, nous pourrions mieux le faire porter par ceux qui nous gouvernent et que nous choisissons, en principe, tant il est vrai que les situations politiques diffèrent d’un pays à l’autre, voire d’un continent à l’autre.

Pour ce qui me concerne, en tout cas, je souscris pleinement à cette République laïque qui doit nous offrir cet espace de neutralité dans lequel chacun peut évoluer dans la société sans imposer aux autres telle ou telle conception religieuse ou croyance spirituelle. Mais j’attirerais peut-être l’attention sur la capacité relative d’adaptation des peuples, compréhensible et légitime en soi, qui justifie un principe de progressivité des changements dans le temps à toujours préserver…, justement pour ne pas brusquer l’évolution de nos sociétés, risquant sinon de les braquer. Ce fameux « contrat social », civilisationnel même en quelque sorte, repose en effet sur un socle de valeurs communes qui assurent la cohésion de chaque société et qu’il s’agit par conséquent de garantir pour assurer cette volonté commune de vivre ensemble, de progresser ensemble dans la même direction.

Voilà donc le sens immédiat de notre vie sur terre me semble-t-il. Mais développons maintenant un peu plus ce que nous avons évoqué à propos de ce que pourrait être la vie après la mort… ; le sens ultime vers lequel nous entraînerait notre vie !

Patrick CLEMENT

Boulogne, le 15 janvier 2015

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