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ALLIANCE REPUBLICAINE DE PROGRES

LETTRE DE DEMISSION DU CRIF DE FRANCIS WEIL

2 Octobre 2014 , Rédigé par Patrick CLEMENT

Objet : démission au CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France)

Docteur Francis Weill , Professeur Honoraire à la Faculté de Médecine

9 septembre 2014

Cher président, chers amis du CRIF,

Ce message est un message d’adieu.

Voici onze ans que j’ai l’honneur d’appartenir au comité directeur. J’y ai toujours trouvé l’amitié, dans un esprit chaleureux de collaboration. Ces années ont été, dans une certaine mesure, des années de bonheur; elles ont été, aussi, malheureusement, des années de déception de plus en plus marquée. Car la montée de l’antisémitisme musulman et de l’antisionisme-antisémitisme de gauche sont un échec majeur du CRIF.

Nous avons été constamment alertés par P.A. Taguieff, par J. Tarnero, par Mme Bat Yeor, par C. Caldwell et d’autres; j’ai moi aussi tenté de contribuer à cette alerte par mes propres livres[1][1].

Voici onze ans que je tente d’expliquer que la voie du dialogue avec les rares musulmans dits modérés est une impasse. Les relations avec l’islam, ce ne sont ni quelques autobus de l’amitié, ni des repas partagés de clôture de Ramadan, ni une commission d’opérette pour nos relations avec les musulmans.

Dans le monde d’aujourd’hui, l’islam c’est le Coran; le Coran ne laisse pas de place à l’angélisme. Le Coran, que le CRIF a choisi de ne jamais interpeller, malgré mes incitations répétées, est un texte violemment antijuif: nous sommes des singes et des porcs (Coran, 5:59-60), ou encore des singes abjects; nous tordons l’Ecriture, etc etc..

Pour toute personne croyant en un Coran « incréé » ce sont là des articles de foi appelés à être enseignés jour après jour dans un climat de mépris et de haine. Des témoignages de musulmans ayant quitté leur foi initiale le confirment.

Tout ce que nous reprochons aux salafistes et autres califes autoproclamés en matière d’intolérance, de violence, d’impérialisme, d’entreprises de génocide, et même de cruauté relève de prescriptions coraniques (par ex.: « Voici quelle sera la récompense de ceux qui combattent D. et Son apôtre, et qui emploient toute leur force à commettre des désordres sur la terre : vous les mettrez à mort ou vous leur ferez subir le supplice de la croix ; vous leur couperez les mains et les pieds alternés. 5 :33. Vous couperez les mains des voleurs, homme ou femme, en punition de leur crime. C’est la peine que D. a établie contre eux ; Il est puissant et sage. 5 :38″).

Le silence prolongé de la majorité des institutions et communautés musulmanes face aux exactions de l’état islamique en Irak en est la preuve: un musulman, même simple pratiquant, même adepte d’une observance attiédie, ne peut en aucun cas s’élever contre les prescriptions coraniques.

La récente déclaration du recteur Boubakeur en faveur des minorités d’Orient mérite une lecture attentive : monsieur le recteur déclare acquis le droit des trois religions à rester implantées en Orient – il oublie un peu vite le sort réservé aux juifs de ces pays ! Il oublie aussi de parler de la dhimmitude. Il ne fait aucune référence au Coran en parlant des chrétiens et du christianisme; or le Coran fait des chrétiens des blasphémateurs, ce qui est une faute gravissime dans l’islam. Et il oublie que le Coran dénie au christianisme sa légitimité théologique, puisque « Jésus n’est pas mort sur la croix »: »Ils (les juifs)n’ont point cru ; ils ont inventé contre Marie un mensonge atroce. Ils disent : « Nous avons mis à mort le Messie, Jésus, fils de Marie, l’apôtre de D. ». Non, ils ne l’ont point tué, ils ne l’ont point crucifié. Un autre individu qui lui ressemblait lui fut substitué, et ceux qui disputaient à son sujet ont été eux-mêmes dans le doute. Ils n’en avaient pas de connaissance précise, ce n’était qu’une supposition. Ils ne l’ont pas tué réellement ». Coran, 4 : 156-158. Enfin cette déclaration ambigüe n’a pas été signée par l’UOIF !

On voit bien qu’il est impossible d’entamer des relations réelles avec l’islam sans traverser le brouillard des discours d’apaisement pour en venir aurions pu le faire, à condition de rechercher quelques soutiens dans cette entreprise et de nous appliquer à rester objectifs et rigoureux.

Cher président, tu as été exemplaire quand, il y a quelques années, tu t’es élevé contre la coalition rouge brun vert. Mais sur le croissant, nous attendons encore une manifestation de réalisme.

Si on m’avait écouté, au lieu de rejeter systématiquement mes messages d’alerte adressés à la newsletter, nous aurions centré notre action sur les messages violents du Coran (et sur la charte du Hamas), en cherchant inlassablement à en faire connaître les dangers.

Dès lors il n’y eut plus eu, dans notre pays, un seul journaliste, un seul homme politique, un seul citoyen ignorant cette violence.

Face à la diffusion des versets dits « terribles » du Coran, les institutions musulmanes eussent été contraintes de se situer. Plus personne ne méconnaîtrait celles d’entre elles que leur adhésion à la violence rend « insolubles dans la république ».

Cela aurait alerté l’opinion de façon positive et facilité la tâche des pouvoirs publics.

Aurions-nous alors connu les crimes et les manifestations antisémites de masse auxquelles nous avons été et nous serons confrontés? Je ne le pense pas.

Hélas nous avons choisi le silence et la passivité pour privilégier quelques réactions immédiates et la gestion de nos relations avec les institutions de la république. Nous n’avons récolté ainsi que d’inefficaces paroles d’indignation.

Nous avons tendu la main et reçu en échange le malheur et l’impuissance.

Lors de notre dernière conférence téléphonique, tu m’as dit, mon cher président, que j’avais mille fois raison, mais que tu n’entreprendrais pas ce combat. La main du Seigneur est-elle trop courte pour sauver? (Is. 50:2). Non bien sûr. Mais la main du CRIF ?

Bientôt le CRIF n’aura plus qu’une seule raison d’être: faciliter l’exil des juifs français; ils n’auront en effet plus besoin d’une représentation politique: ce sera trop tard. Ils auront besoin de bonnes agences de voyage et d’efficaces agences immobilières.

Ce n’est pas ma conception de la défense des juifs et des valeurs du judaïsme.

Je ne veux pas continuer à être complice de cette absence déterminée de courage et de clairvoyance, indigne de nos pères fondateurs dont il convient de rappeler l’action; en effet, les événements auxquels nous sommes confrontés de façon de plus en plus menaçante ne sont pas très différents de ceux qu’ils ont vécus.

C’est pourquoi, après une réflexion de plusieurs mois, j’ai décidé de présenter ma démission.

Je souhaite que cette lettre soit lue au prochain comité directeur. Avec toutes mes amitiés et mes regrets.

Pr Francis Weill

Délégué pour Besançon / Franche-Comté

Texte publié par RIPOSTE LAIQUE, reproduit par

Patrick CLEMENT

Boulogne, le 2 octobre 2014

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