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ALLIANCE REPUBLICAINE DE PROGRES

LETTRE OUVERTE A MARINE LE PEN

24 Septembre 2011 , Rédigé par Patrick CLEMENT

 « Un jour pour accepter et un an pour mettre en œuvre ». Cela pourrait être le titre du programme d’action de l’année qui vient pour le Front National. Oui, vous allez dans la bonne direction. C’est vrai, au sens psychologique du terme, il faut savoir « tuer le père ». Cela veut dire qu’il faut être capable de s’émanciper de celui qui vous a précédé en l’occurrence, même si le père moral est aussi en plus votre père génétique. Je reconnais que c’est encore bien plus dur, et pourtant. Peut-être, pourrait-il accepter de vous y aider même !

Cela passe par un bilan du positionnement passé du Front National sans lequel rien ne sera possible. Une sorte d’introspection en quelque sorte, mais salutaire. D’un parti contestataire, positionné à ce titre à l’extrême droite par les observateurs, le Front National souhaite-t-il se donner les moyens de gouverner ? Vraiment ! Sans se renier certes mais en élaborant une stratégie de conquête du pouvoir qui s’imprègne par conséquent à la fois du rapport des forces de l’échiquier politique et des attentes des français, en tout cas d’une majorité potentielle d’entre eux.

Vous avez courageusement ouvert la voie en éliminant tout ce qui pouvait s’apparenter à un discours raciste ou antisémite. Et vous avez mille fois raison car c’est la seule façon d’avoir une prise de parole forte et écoutée. Et ce d’autant plus que, d’une manière incompréhensible, en tout cas pour le pauvre français que je suis, la gauche est enfermée dans une impasse et continue de défendre l’indéfendable, c'est-à-dire des immigrés clandestins qui débarquent dans notre pays, en faisant le lit des filières clandestines et en venant fragiliser encore plus nos capacités d’intégration. Vous avez donc une formidable légitimité pour tenir un discours de raison sur ces thématiques. Nul n’est besoin d’en rajouter alors dans ce qui peut apparaître comme le rejet de l’autre. Restez dans le domaine du rationnel et de l’argumentation sans réduire votre pensée à des slogans par trop simplificateurs.

A vous désormais de convaincre vos partisans d’adopter un tel positionnement au risque certes d’avoir quelques pertes dans vos troupes mais dans l’espoir de convaincre le plus grand nombre. C’est une vraie révolution interne qui vous attend et qui fera des déçus par conséquent mais qui peut vous qualifier pour la prise du pouvoir. N’en déplaise aux pronostiqueurs de tout poil s’arrêtant aux considérations d’expérience de gouvernement ou autres qui n’empêcheront nullement les électeurs de voter pour vous s’ils ont le sentiment que le chemin est le bon et que le projet est bien argumenté. Mais c’est vrai, c’est très ambitieux et un an c’est extrêmement court.

Et sinon, sans jouer les devins, je vous renvoie au passé, avec de belles envolées dans les sondages ou des surprises en arrivant au deuxième tour de l’élection présidentielle mais avec, au bout du compte, la certitude de ne pas prendre le pouvoir. Car au fond, quel est le but ? Bousculer momentanément les partis dits de gouvernement ou mettre en œuvre un programme politique. La stratégie d’hier, selon moi, s’inscrivait dans une logique individualiste en quelque sorte de coup d’éclat, de baroud d’honneur oserais-je dire, mais pas de véritable conquête du pouvoir. A son initiateur peut-être donc de vous en expliquer les raisons, ses raisons. Quel en a été le résultat ? Une gauche qui reste engluée dans son attitude suicidaire pour le pays avec l’aide à peine voilée des « intellectuels » et d’une presse aveuglée malheureusement. Et une droite timorée qui se démarque de vous pour tenter d’obtenir ses galons de respectabilité mais qui n’arrive du coup pas à engager la rupture que tout appelle pourtant. Et quelle en est la conséquence au bout du compte depuis trente ans. Dîtes le moi. Regardez le bilan. Vaut-il mieux donc réfléchir à une stratégie d’alliance, sans se renier pour autant, ou rester arcbouter sur ses positions au risque finalement de ne jamais réussir à permettre la mise en œuvre d’une politique pourtant salutaire pour notre pays ? Je vous laisse juge. Pour moi, le constat est évident. Je ne sais pas si j’ai su l’exprimer correctement mais il vous suffit de poser le diagnostic vous-même et vous pourrez rédiger l’ordonnance pour notre pays malade.

Surtout, surtout, ne désespérez pas ceux qui vous suivraient en sachant pertinemment que votre but n’est pas finalement la mise en œuvre de votre programme mais, quelque part, au fond, une forme d’agitation politique qui permettra quelques « Unes » dans les journaux mais pas la résolution des problèmes auxquels se trouve confrontée la France.

Au lendemain de la fête de Jeanne d’Arc, permettez-moi de vous recommander de suivre votre étoile… ou, de manière plus terre à terre, votre bon sens et votre intuition.

Patrick CLEMENT  

Boulogne, le 2 mai 2011

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