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ALLIANCE REPUBLICAINE DE PROGRES

LES SENS DE LA VIE (1)

15 Janvier 2015 , Rédigé par Patrick CLEMENT

QUI CROIRE ?

- Les contours d’une méthode :

Vous êtes né quelque part, dans une famille, dans un pays, à une époque donnée. En fonction de votre enfance, certains déterminismes auront la peau plus dure que d’autres. De manière générale, plus une religion sera ancrée fortement dans la famille ou dans le pays de naissance, plus l’émancipation relèvera d’un choix personnel bien affirmé.

J’ai bien conscience qu’en tant qu’occidental, j’aurais du mal à traduire toutes les pesanteurs de telle ou telle culture à travers le monde que je ne connaîtrais pas suffisamment. Pourtant, je considère que mon message se veut universel et s’adresse à tous, quel que soit le pays, quelle que soit la religion, et même quelle que soit l’époque. Ecoutez-moi bien !

Vous devez faire œuvre d’émancipation, c’est-à-dire engager la réflexion qui va vous permettre, vous, de poser les bases de la compréhension du monde dans lequel vous vivez.

Je sais bien que ce qui pourrait sembler facile, ici en France, encore que…, devient un véritable parcours du combattant dans certains pays, notamment pour ceux qui ont été élevés dans certaines traditions religieuses que l’on ne choisit pas mais qui s’héritent et ne se rejettent pas… en principe en tout cas !

Pourtant, c’est la seule voie possible pour trouver un sens à sa vie et à la Vie. Libre à vous, ensuite, d’adhérer alors de votre plein gré à la religion dans laquelle vous avez grandi. Ou pas, justement… Et ce sera votre choix.

Je sais bien que les religions sont en fait nées de notre besoin de croire en « quelque chose » pour accepter l’idée de la mort, supporter nos souffrances, nous rassurer en nous disant que nous ne sommes pas seuls, tenter de nous prémunir peut-être des infortunes de l’avenir,… Pourquoi ne pas l’avouer clairement, sans honte ou dénigrement, les religions et les croyances spirituelles ont à l’évidence joué un rôle essentiel dans la construction de nos civilisations. Mais peut-on affirmer justement qu’aujourd’hui, la civilisation universelle qui a vocation à nous rassembler, tous autant que nous sommes, pourrait dépasser ce stade ? En fait, je crois que oui, effectivement. Mais nous y reviendrons.

Toutes les religions apportent en principe des réponses à ce qui, fondamentalement, nous interrogent tous : Quel est le sens de la Vie ? Que se passe-t-il après la mort ? Dieu existe-t-il ?

Soit. Nous pouvons y croire… ou non. Je ne vais donc pas vous donner une réponse dogmatique. Et je ne le veux pas puisque cela voudrait dire que je peux prouver par exemple que Jésus, Mahomet,…, et tant d’autres, n’étaient que de simples prophètes, et que je détiens, moi, la Vérité. Non, ce n’est pas mon intention, et ce serait tellement prétentieux, et ce serait en plus heurter frontalement tous les croyants sincères.

Par contre, je peux penser que si tous ces personnages ont évidemment joué un rôle dans la construction des religions, celles-ci cependant n’ont vécu ensuite que par l’intermédiation d’autres hommes qui s’en sont fait les interprètes, plus ou moins respectueux d’ailleurs, à travers les âges. Et je peux en conclure également que c’est à chacun de nous, désormais, avec notre libre arbitre, de nous interroger sur la réalité des messages ou dogmes véhiculés ainsi à travers les temps.

Et c’est là que je laisse donc à chacun le soin de faire cette analyse qui lui appartient et qui varie en fonction justement du terreau religieux ou spirituel dans lequel il a évolué depuis son enfance.

Je ne peux que vous proposer de le faire, à titre d’exemple, pour la religion catholique puisque telle est ma religion de naissance. Mais il s’agit plus en quelque sorte de présenter une méthode, et en plus vraiment toute personnelle, donc tout à fait relative, que de proposer une vérité infaillible.

- La méthode appliquée à la religion catholique :

D’abord, un avertissement. C’est dur. C’est dur en l’occurrence pour celui qui aura été élevé dans la religion catholique, comme ce le serait pour toutes les autres religions, voire même courageux pour certaines d’entre elles. Oui, il faut de la volonté et avoir bien pris conscience au préalable des enjeux puisque nous allons entreprendre de déconstruire un acquis ancré profondément et que cela aura des conséquences vis-à-vis de soi, bien entendu, mais aussi de sa famille, de ses proches, voire, nous l’avons vu, de la société dans laquelle nous vivons, en fonction du poids relatif de sa propre religion au sein du pays considéré.

Alors, êtes-vous prêt ?

Pour les chrétiens, Jésus est le Christ, le messie annoncé par la religion juive dans l’Ancien Testament pour libérer la terre d’Israël et restaurer le Royaume. Les catholiques, dans le credo établi par les pères de l’Eglise, en ont fait un Dieu au même titre que le Père et le Saint-Esprit. C’est le concept de la trinité : un Dieu unique en trois personnes. Je ne vais pas vous faire un cours de catéchisme mais je pose juste quelques repères pour ceux dont ce n’est pas la religion.

A partir de là, tout s’articule autour de l’idée que nous serions jugés à l’heure de notre mort en fonction de nos péchés et que nous irions soit au paradis, soit en enfer, avec toutefois une sorte de rattrapage possible au purgatoire pour ceux qui sont entre les deux…

Evidemment, je simplifie. Beaucoup trop sûrement, pour mes lecteurs catholiques, mais mon propos n’est pas de faire une contre-thèse de la religion catholique mais de vous expliquer comment vous pouvez vous affranchir d’un environnement religieux dans lequel vous avez évolué.

Alors, voilà. Sans vous proposer de suivre mon parcours qui s’est concrétisé par la lecture de nombreux ouvrages d’exégèse biblique durant des années, je crois que l’on peut tout simplement se poser des questions logiques et concrètes. Vous l’avez compris effectivement, la religion catholique est née du témoignage de Jésus mais aussi, et peut-être surtout pour les contours rituels de cette religion, de la manière dont elle a ensuite été codifiée. Car, humblement, mais sincèrement, je ne suis pas certain que Jésus se retrouverait forcément dans le corpus de tous les dogmes établis en son nom au fil de l’Histoire.

Voyons. Jésus n’était pas et n’est pas un Dieu ! D’ailleurs, l’a-t-il formulé aussi directement lui-même ? Non, je ne le pense pas. C’était un homme qui a manifestement ressenti un profond appel spirituel et qui, à l’évidence, s’est senti inspiré, tout particulièrement dans les trois années environ de sa prédication. Et cet appel était effectivement puissant puisqu’il y a non seulement consacré les dernières années de sa vie pour convaincre le peuple de croire en Dieu mais qu’il a aussi donné sa vie pour se conformer à l’idée d’un Christ rédempteur, c’est-à-dire venant prendre sur lui tous les péchés des hommes pour les racheter, les libérer, pour leur salut.

Quel sacrifice ! Je considère aussi pour ma part que la Croix sur laquelle il a été crucifié est bien le symbole le plus fort de Jésus, de sa passion des hommes, de son courage et de son dévouement. Et j’estime également que Jésus mérite incontestablement que l’on conserve en mémoire la voie qu’il a voulu tracer pour nous, comme d’ailleurs il l’a demandé en échange de son sacrifice, avec la prière qu’il a transmise. Il s’est fait l’interprète d’une vision de grande valeur du monde et de l’Homme. La Croix en est un des plus beaux symboles que je respecte en tant que tel. Questionner sa religion ne signifie nullement renoncer automatiquement à tous les messages dont elle est porteuse…

Et sans engager ici le même exercice pour la religion musulmane, il est certain que celui-ci passerait nécessairement tant, par une réflexion sur le parcours personnel (vie publique et vie privée…) de Mahomet, que par l’analyse des propos revendiqués comme inspirés de Dieu, dont la principale caractéristique n’était pas vraiment selon moi l’esprit de tolérance de l’autre, notamment. Autre contexte, autre prophète, et donc autre religion… Les enseignements de l’exégèse du Coran, en particulier, mériteraient une large diffusion pour favoriser la connaissance réelle de cette religion. Mais c’est une autre histoire que je laisse le soin aux musulmans soucieux de vérité d’écrire, notamment, appliquant en cela cette méthode introspective que je tente en l’occurrence de présenter.

Pour en revenir à notre raisonnement sur la religion catholique, on peut penser que les miracles décrits par les évangiles n’ont eu pour objectif que de conférer à Jésus cette nature divine qui permettra de consacrer la force de la religion catholique qui va naître au sein de cultures immergées dans le culte des Dieux. Ce qui n’écarte pas pour autant les qualités de thaumaturge certainement de Jésus dont témoignent en fait les évangiles, mais qui ont fait l’objet ensuite d’une mise en scène sans doute magnifiée pour les besoins de la cause. C’est en tout cas une interprétation possible.

Replongeons-nous dans l’histoire des évangiles. Comment un homme, miraculé, ne serait-il pas devenu un apôtre fidèle de Jésus, mentionné et mis en valeur comme tel dans les évangiles ? Comment un homme ressuscité, Lazare, n’aurait-il pas été plus questionné sur cette résurrection, avec moultes précisions nécessairement rapportées dans le récit de ces mêmes évangiles ; la preuve vivante des pouvoirs de Jésus.

La résurrection de Jésus trois jours après sa mort, permettant de nous familiariser avec cette résurrection qui nous est promise à tous, exprimait également pour les concepteurs de la religion chrétienne la traduction naturelle de ce qui était esquissé dans l’Ancien Testament pour nous convaincre de sa qualité de Messie attendu par le peuple juif.

Je considère que si Jésus était vraiment ressuscité, les évangiles auraient été effectivement centrés très fortement sur son témoignage après la mort et ses apparitions sur terre, tant un tel événement aurait été fabuleusement extraordinaire. Mille questions auraient été rapportées et surtout mille réponses détaillées ! Et ensuite, seulement, ces évangiles auraient porté sur le rappel de son parcours, de ses sermons prononcés au cours de sa prédication,…

Mais peut-être pouvons-nous imaginer aussi, pour les plus audacieux, une forme de communication venant de l’au-delà de la part de Jésus, ayant alors déclenché cette mise en scène d’une résurrection … A chacun son interprétation après tout. Sachant tout de même, pour les plus rationnels, que la « simple » disparition du corps de Jésus, emporté par exemple par des disciples souhaitant l’honorer discrètement sans risquer le courroux des autorités romaines et religieuses, peut avoir été en tant que telle à l’origine de cette construction magnifiée ensuite, compte tenu de l’environnement culturel de l’époque et du contexte religieux dans lequel prenait place la prédication de Jésus. Ainsi, à l’examen critique d’une telle présentation par les évangiles, je ne pense pas, par exemple, que Jésus, ressuscité, aurait eu besoin de déplacer la pierre qui obstruait son tombeau pour sortir… comme le confirme justement d’ailleurs ces mêmes évangiles ensuite dans la scène d’apparition de Jésus devant les apôtres réunis !

En tout cas, quelle histoire, quelle postérité que celle de Jésus, encore deux mille ans après ! Et quel espoir pour tant de gens… Il y aurait d’ailleurs tant à dire sur le rapport qu’entretient le pouvoir politique avec le pouvoir spirituel compte tenu de la persistance des hommes à vouloir croire en quelque chose de transcendant…

Et je suis désolé de vous décevoir mais Il n’y a pas non plus de paradis, endroit merveilleux où nous coulerions après la mort des jours heureux, en paix… Par contre, rassurez-vous, l’enfer parsemé de flammes…, n’existe pas non plus ! Nous sommes en plein dans le domaine de la symbolique. Mais nous reparlerons de ce qui nous attend après la mort un peu plus tard.

Une religion est ainsi née dans un contexte temporel et culturel bien précis, et a prospéré grâce à la foi de ceux qui ont voulu croire en Jésus, et souvent, au début d’ailleurs, qui ont donné leur vie en son nom. Et parfois même, encore aujourd’hui, dans certains pays… Là aussi, nous ne pouvons qu’avoir du respect pour ces gestes de dévouement, de dévotion. La puissance de croire que peut manifester l’homme est tout à fait exceptionnelle ; vraiment exceptionnelle et permanente à travers les temps. Et somme toute parfaitement compréhensible face à l’incertitude du sens de notre vie.

Le témoignage le plus frappant de cette pulsion intérieure, en dehors de ces multiples récits de dévotion, s’exprime en particulier par l’intermédiaire des lieux de culte que l’homme a édifiés à travers l’histoire pour sacraliser sa foi en Dieu. Le besoin de représenter concrètement sa foi et de la traduire matériellement dans des édifices est tout à fait significatif, j’y insiste, de cette soif de croire en quelque chose qui transcende le quotidien, et de l’extérioriser.

J’ai donc bien conscience de bousculer les croyants en doutant ainsi des fondements de la religion catholique avec des affirmations péremptoires que je ne peux pas démontrer. Et pour cause, comment démontrer que les mystères auxquels nous devrions croire n’existent pas en réalité ? Que le merveilleux qui nous est offert est imaginaire et symbolique ?

Je conçois pertinemment que tout un monde auquel les catholiques, et plus largement les chrétiens, s’accrochent et qui donne un sens à leur vie s’écroulerait donc en acceptant de remettre ainsi en question leurs croyances. Et je ne pourrais qu’en appeler au raisonnement cartésien qu’ils rejettent justement puisque leur conviction repose sur la foi en des mystères que nous ne pouvons pas expliquer rationnellement car ils dépasseraient selon eux nos capacités humaines d’interprétation.

Le dialogue serait donc vain. A moins…, à moins qu’ils acceptent d’ouvrir les yeux et d’examiner les dogmes de leur religion à la lumière des savoirs actuels du monde et des connaissances que nous avons désormais de la manière dont s’est construite cette religion, grâce notamment aux enseignements résultant de l’exégèse biblique. Et c’est cela qui pourrait porter des fruits… à terme.

Voilà pourquoi, je ne vous dirais pas de manière péremptoire : croyez-moi, je sais que j’ai raison ! Non, je vous dirais plutôt : acceptez seulement de réfléchir à ce que vous croyez en pesant sincèrement le pour et le contre. Et, ensuite, si votre examen de conscience réel, honnête, vous amène encore à conserver votre foi dans cette religion, telle qu’elle vous est proposée par l’Eglise, alors, poursuivez dans cette voie. Le sens de votre vie sera déterminé par ce cadre religieux mais, au moins, il résultera d’un choix personnel et assumé en tant que tel, et non d’une sorte de déterminisme familial ou culturel auquel vous ne pourriez pas échapper.

Cette analyse introspective, à chacun de la faire comme je viens de le proposer, très sommairement j’en conviens, pour la religion catholique. Il s’agit juste ici de présenter une méthode consistant, concrètement et basiquement, à remettre en cause les dogmes auxquels on adhère parfois par simple tradition et non d’imposer une démonstration didactique rigoureuse. Personnellement d’ailleurs, même si ce sont des religions qui me sont plus étrangères, je pourrais faire un exercice similaire pour la religion juive, musulmane, bouddhiste,… en parvenant aux mêmes résultats de démystification de celles-ci. Mais je vous laisse le soin de mettre en pratique vous-même ce questionnement.

Je dois dire que je prends des précautions dans mes affirmations car j’ai acquis la certitude que ce travail d’émancipation prendra un temps considérable avant qu’il ne porte ses fruits. C’est vrai, j’ai eu pendant un certain temps la naïveté de croire que tout pourrait changer à notre époque compte tenu de l’avancée de nos connaissances…. Ainsi, dans cette période « intermédiaire » de prise de conscience qui peut être longue, plusieurs générations peut-être, mais aussi courte en cas de « découvertes » ou de « révélations », je considère que chacun doit pouvoir se raccrocher à ce qui existe, et donc aux religions ou croyances spirituelles actuelles, plutôt que de n’avoir plus rien comme espérance. Mais dans cette hypothèse, je le répète, je souhaite seulement que ce soit fondé sur une véritable conviction personnelle et non par obligation ou habitude familiale, voire sociale. Ce serait déjà un premier pas.

Maintenant que nous avons déterminé comment savoir en qui croire ou non…, il serait temps de nous poser la question de savoir si Dieu existe !

Patrick CLEMENT

Boulogne, le 15 janvier 2015

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