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ALLIANCE REPUBLICAINE DE PROGRES

« FRANÇAIS DE CŒUR ET D’ESPRIT » VERSUS « FRANÇAIS DE PAPIER »

22 Juin 2015 , Rédigé par Patrick CLEMENT

Je voudrais vous parler d’une vérité évidente que ne veulent pas voir ceux qui pensent le monde selon leurs désirs et non selon ce qu’il est vraiment.

Je voudrais vous parler de la France, des français, de l’identité nationale, de l’assimilation, et non de l’intégration.

Je voudrais vous parler de ceux qui sont nouvellement français ou qui sont d’une génération dont les parents sont d’origine étrangère, voire les grands-parents…

Je ne reprendrai pas le débat sur la France, terre d’immigration, si ce n’est juste pour rappeler une évidence : voici quelques décennies à peine, chaque pays se caractérisait par une population que l’on pouvait facilement identifier par ses caractéristiques physiques dans sa grande majorité. En d’autres termes, et pour être plus direct, un allemand, un italien, un français,… était souvent reconnaissable à ses traits. C’est un fait !

Aujourd’hui, ce qui est nouveau, et c’est une évolution considérable, c’est que cette appartenance commune identifiable par des traits physiques communs tend à disparaître au profit d’une communauté humaine composée d’individus originaires de pays ou de continents différents et présentant par conséquent, naturellement, des caractéristiques physiques distinctes de celles des populations d’accueil, notamment sur le plan de la couleur de peau.

Pour les générations qui ont connu la situation préexistant à cet état de fait, il y a à peine quelques décennies de cela, c’est une évidence. Pour les nouvelles générations, cela l’est moins et cela le sera de moins en moins si l’on suit la tendance actuelle. Tant mieux pour elles… A nous de nous adapter au mieux ; à elles de vivre le monde, enfin leur pays, comme ils le découvrent désormais.

On pourrait discuter longuement de cette évolution et du rythme que celle-ci a pris. En fait, il faudrait plutôt préciser que l’on aurait pu en discuter et soumettre cette évolution fondamentale à l’accord express des français voici plusieurs décennies. Et je dis bien accord express et non pas accord dans le cadre d’un vote pour un candidat à l’élection présidentielle et/ou son programme intégrant des dispositions touchant à cette question. Car malheureusement, l’électeur n’a pas la possibilité d’exprimer sa désapprobation sur tel ou tel point du programme ce qui, soit dit en passant, atténue la légitimité automatique des mesures portées par un tel programme lorsque celles-ci sont mises en œuvre…

Aujourd’hui, c’est une réalité avec laquelle il faut construire l’avenir. Je sais bien que l’on pourrait vouloir revenir en arrière. Je pense que cela n’est pas possible et, même si cela choque certains, j’aurais tendance à dire que nous sommes dans une évolution liée à la mondialisation qui s’inscrit naturellement dans le temps long. Mais justement, ce contre quoi je m’insurge avec énergie, c’est le rythme imprimé par des hommes politiques et des fonctionnaires qui n’ont pas pris suffisamment conscience du fait que cela aboutissait à remettre en cause l’harmonie d’une population et sa capacité d’accueil et d’assimilation, suscitant des risques de conflits entre populations, voire de guerre civile à terme. C’est donc au final perdant-perdant, à la fois pour les français de souche et pour les nouveaux français. Le temps long fixe une ligne d’horizon. Le temps court fixe les termes de la réalité quotidienne et immédiate donc.

Mais je considère qu’à défaut de revenir en arrière ou de pouvoir inverser la tendance, il faudrait mobiliser toute notre énergie pour faire comprendre qu’il nous faut impérativement stabiliser la situation c’est-à-dire éviter de nouvelles vagues migratoires pour tenter de recréer de l’homogénéité entre toutes ces populations d’origine variée et les populations d’accueil afin d’essayer de parvenir à recréer une Nation. Immense défi. Et vous l’avez compris, j’ai le sentiment que cette Nation est déjà très composite aujourd’hui.

La clé du succès tient selon moi dans la capacité d’assimilation et non d’intégration de ces nouveaux français (comme vous l’avez compris, j’emploie ce terme de nouveaux français par simplification sachant que, quel que soit le terme utilisé, il pourrait donner lieu à critique facile mais je laisse cela à ceux qui ne font pas l’effort de réfléchir… - et ce terme regroupe donc plus précisément ceux qui ne relevaient pas des caractéristiques physiques attribuées pour simplifier aux français de souche). Il me semble d’ailleurs que mon propos pourrait concerner tous les pays européens, voire au-delà…

Ces questions ont déjà été abordées maintes et maintes fois mais je voudrais évoquer ce point fondamental à la lumière d’une réflexion personnelle, en faisant appel au bon sens, ou en tout cas en poursuivant cet objectif. En effet, nous savons, et nous avons tous lu, que certains prônent l’intégration quand d’autres revendiquent l’assimilation pour ces nouveaux français. La différence est énorme. L’intégration permet à des populations ayant acquis récemment ou moins récemment la nationalité française, de vivre sur le territoire avec celles qui ont cette nationalité depuis plusieurs générations, mais sans pour autant se sentir français de cœur et d’esprit. C’est tout simplement le principe du communautarisme qui prévaut dans ce cas de figure. On est français de papier mais on se sent toujours appartenir à sa nationalité d’origine au fond de soi. C’est bien la limite du multiculturalisme.

L’assimilation est plus exigeante puisqu’il s’agit alors de se sentir français avant tout, ce qui ne veut pas dire renier ses origines mais considérer justement qu’il y a désormais une rupture avec le pays de ses ancêtres. Ce ne sont plus que des origines, là-bas, c’est-à-dire dans le passé, tandis que le présent est ici, en France. Cela a été possible avec les vagues successives d’immigrés d’origine européenne en particulier qui, après une, voire deux générations, ne se sentaient plus italien ou polonais…, mais français de cœur et d’esprit gardant juste en mémoire cette origine dans leur patrimoine, comme un meuble ancien que l’on conserve mais qui n’est plus qu’une pièce du mobilier dans lequel on vit désormais.

Voilà à mon sens ce qui pourrait permettre de (re)construire une Nation soudée au-delà des origines des uns et des autres. Et quand on se sent ainsi unis par les mêmes valeurs fondamentales, sincèrement, la couleur de peau importe peu, et en principe, l’appartenance à telle ou telle religion, mais j’y reviendrai.

Je crois d’ailleurs que parmi un certain nombre de nos nouveaux français, ce sentiment d’appartenance existe comme il existe parmi les français d’origine européenne. Et heureusement sinon le risque d’éclatement serait pour le coup inéluctable. Mais ce sentiment d’appartenance existe parce que notre école républicaine a pu créer ce terreau qui nous rassemble tous à travers une histoire partagée de notre pays et des valeurs communes acquises au gré du temps. Une grande histoire maillée d’épisodes douloureux et d’événements glorieux. Héritiers de ce pays, nous sommes les héritiers de cette histoire, avec le passif et l’actif je dirais.

La grande difficulté en dehors de l’afflux excessif de populations qui, compte tenu de leur nombre, ne peuvent plus bénéficier de réelles capacités d’assimilation, c’est la religion, et quand je parle de religion en l’occurrence, je veux parler plus particulièrement de l’Islam. Mais cela pourrait s’appliquer à n’importe quelle religion. En fait, et c’est je pense structurel aux religions, l’objectif de chaque religion est de constituer une communauté la plus soudée possible autour de ses croyances. C’est une des conditions de sa cohésion et de sa croissance. Cela nous permet d’ailleurs de mieux comprendre certaines prises de position par exemple de la religion catholique qui prêche en fait parfois sur ces questions sensibles pour sa propre paroisse…

Nous savons que la France, après la Révolution française, a consacré en 1905 la voie de la laïcité, de manière brutale d’ailleurs vis-à-vis de la religion catholique. En simplifiant, la baisse du sentiment religieux et la critique permanente de manière frontale ou souterraine de cette religion tout au long du XXième siècle ont conduit à faire en sorte que les catholiques se sentent républicains avant tout même s’ils conservent par nature une sensibilité propre aux croyances qui sont celles de leur foi et qui peuvent influencer leur point de vue dans les débats qui animent notre pays.

L’Islam est par contre une nouvelle religion pour la France, quoi qu’on en dise, en ce qui concerne le poids que celle-ci a acquis par le jeu des vagues de migration successives.

Deux grands constats s’imposent. D’une part, le travail réalisé patiemment pour analyser les religions, et je pense ici tout particulièrement à l’exégèse biblique, a permis de mieux les insérer dans le monde de la raison et du débat tout en respectant la frontière de la foi au-delà de laquelle le raisonnement cède la place aux convictions intimes fondées sur une croyance et non plus sur la démonstration. D’autre part, l’Islam n’a pas fait l’objet d’un tel travail d’exégèse, ou peu et de manière trop discrète vis-à-vis du grand public et notamment des musulmans eux-mêmes. A cela de multiples raisons sur lesquelles je ne m’étendrai pas ici. D’abord, cette religion refuse justement toute remise en question. Ensuite, l’Islam procède de son prophète Mahomet qui s’exprime au nom de Dieu en s’en faisant directement le messager et l’interprète. Cela coupe court, a priori, à toute remise en cause de la parole incarnée. A la limite, l’interprétation de ses paroles est possible, et encore dans certaines limites… Je ne vais pas m’étendre car cela relève d’un vrai travail de spécialiste.

Mais ce que nous constatons, et c’est là l’essentiel, c’est qu’il n’est pas possible de critiquer l’Islam en tant que religion pour émettre un simple avis. Voici quelques décennies, chacun pouvait à loisir douter du fait que Jésus soit ressuscité et, en plus clair, affirmer même que cela était farfelu. De même pour les miracles, la virginité de Marie,… Bref, chacun, pour autant qu’il le fasse avec un minimum de respect, ce qui n’a pas toujours été le cas, et ne l’est pas toujours aujourd’hui malheureusement, pouvait émettre une opinion personnelle sur ce qui fait le cœur de la foi des catholiques, ou des chrétiens de manière générale. Je cite la religion catholique car dans mes souvenirs c’est tout de même celle qui concentrait le plus grand nombre de critiques. Par contre aujourd’hui, il nous serait interdit selon certains d’émettre des doutes sur le fait que Mahomet ait reçu directement les paroles de Dieu pour nous les transmettre. Ou bien d’avoir une opinion négative sur tous les rituels imposant de prier de telle ou telle manière, de manger ceci ou cela, de tuer les animaux de telle ou telle manière, de faire le Ramadan… Mais au nom de quel principe ?

Au nom de quoi le débat démocratique ne nous permettrait plus, dans une enceinte privée ou en public, de faire connaître son point de vue sur les religions, quelles qu’elles soient. A condition évidemment de le faire sans injurier ceux qui pratiquent cette religion et qui croient à ces dogmes, bien entendu. Mais, encore une fois, par exemple, la vie tumultueuse de Mahomet, à travers les épisodes violents qui nous sont relatés ou ses mœurs particulières à nos yeux sur le plan de la sexualité, peuvent être de bonne foi l’objet de doutes aboutissant notamment à remettre en cause la réalité de sa relation directe avec Dieu. Ce n’est faire injure à personne que de penser et dire cela. Et inversement, ce n’est pas faire injure à ceux qui n’y croient pas de le croire et de le dire, comme le font les musulmans. A chacun ses idées, ses convictions, et même sa foi, dont nous pouvons débattre librement dans l’espace démocratique qui est le nôtre et qui a été chèrement gagné.

Je ne veux pas développer trop longuement ce point qui mériterait à lui seul un long débat. Ce que je voudrais souligner par contre, c’est que de plus en plus d’enfants issus des nouveaux français, lorsque leur religion est l’Islam, sont élevés dans le culte de cette religion au point de refuser désormais toute remise en question de cette foi. Et nous sommes alors en contradiction flagrante avec nos principes d’éducation qui visent à enseigner à nos propres enfants une liberté de penser et d’expression acquise par leur propre capacité de raisonnement, et donc de doute. Nous laissons par conséquent une liberté de penser à nos enfants, du moins dès qu’ils sont en âge de raisonner, tandis que les enfants de ces nouveaux français sont élevés en dehors de cette liberté de pensée et cherchent à imposer leurs croyances aux autres enfants notamment à l’école, au collège,...

Ce point est fondamental car il signifie que toute possibilité d’assimilation à notre Nation et d’adhésion à nos valeurs républicaines, notamment de liberté de penser et d’expression, va disparaître. La seule issue sera alors l’affrontement entre deux systèmes de valeur, sachant que le nôtre poussant les limites du relativisme très loin risque de plier devant un système de pensée plus rudimentaire mais dont la tendance est de s’imposer par l’enracinement forcé plus que par la conviction issue d’un libre débat.

Voilà je crois le nœud gordien de notre capacité d’assimilation dans les années et décennies à venir afin de préserver la Nation France et les valeurs qui fondent la civilisation qu’elle a contribué à construire. Et l’intégration qui voudrait voir coexister non pas plusieurs religions différentes, dont l’Islam, mais deux systèmes de pensées et de valeurs aussi différents est vouée selon moi à l’échec. Pour vivre ensemble, il faut accepter un certain nombre de règles fondamentales communes sinon ce n’est plus qu’une simple coexistence soumise aux règles des frictions…

Je lance donc un appel à nos gouvernants, en tout cas à nos futurs gouvernants car je ne fonde guère d’espoir sur nos gouvernants actuels, pour que ce défi soit relevé avant qu’il ne soit trop tard. Et que la France reste La France, l’Europe, notre Europe, et notre civilisation, la civilisation portée depuis des siècles jusqu’à nous par nos anciens. Et il est déjà bien tard…

Patrick CLEMENT

Boulogne, le 22 juin 2015

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